Le combat de la Cordelière et l'Essor de la Royal Navy

 

Ci après les têtes de chapitre et la bibliographie complète

1 Le passage des Ras

2 Le contrôle de la route maritime

3 Le contexte politique

     4 Le monde change

5 Henry VIII

l’industrialisation

La Sainte Ligue

6 Les navires de cette époque

          7 Les navires en présence au combat de Saint-Mathieu

8 Hervé de Portzmoguer.

9 Les grandes lignes de l’affrontement,,,,,

10 La vengeance

 

Cordelière conférence prononcée à UTL Saint-Renan Mai 2012

 

Cordelière Germain Brice.jpg ex. BN. Ms fr. 1672.

Tiré de mon exemplaire de Spont (1845)

 

1 Le passage des Ras

Dans les siècles reculés qui ne connaissaient pas encore le compas magnétique, le passage, des côtes sud de l’Europe, à celles de la Manche et de la mer du nord, passait par les ras de Sein et de Saint-Mathieu, où, comme l’écrivait, dans le Victorial, un chevalier d’Espagne  Gutierre Diaz de Gamez, en 1403, « la mer bout comme dans un chaudron ».

Si Ouessant est visible par temps clair d’assez loin en raison de la hauteur de la falaise du Stiff, la chaussée de Sein réserve un sort tragique aux navigateurs malavisés.

Il fallait pour passer trois conditions:

-  Qu’il fasse jour et clair;

-  Que les courants de marée soient dans le bon sens;

-  Que le vent soit dans le même sens que les courants de marée.

 

La côte de Penmarch'; en bas à l'île de Batz; en haut à gauche Oussant et Sein; à droite la baie de Douarnenez et celle de Brest, avec la rade de desous du Moulin (du Conquet) et les Black Munkens , Les vieux moines.

Tiré de mon exmplaire du facsimilé du ms B 29166 Bibliothèque comunale d’Anvers

publ. 1937 par J Denucé et D. Dernez

 

Le comte de Léon, comme bien d’autres souverains côtiers, s’était attribué la propriété de ce qui venait à la côte et il avait compris l’intérêt que la situation particulière de ses rivages ouvrait une perspective de revenus importants.

 Il avait  créé un droit de passage, par la suite codifié, sous la forme de ce que l’on nommait les « brefs de mer ».  Sorte de contrat d’assurance vendu aux marchands et marins, qui leur permettait de récupérer, ce qui était sauvé, en cas de bris.

Ces brefs, devenus des péages,  excitaient la convoitise du Duc de Bretagne, qui fit tant, qu’il finit par en devenir le détenteur.

Pendant les conflits qui opposèrent les souverains, tant Français, que Bretons et Anglais, depuis Saint-Louis, jusqu’à François premier, le privilège, que la situation géographique donnait à la pointe de Bretagne, fut un objet de compétition souvent violente, entrecoupée de périodes de paix relative.

2 Le contrôle de la route maritime

 

 

 

Du XII° au XV° siècle, un important commerce de sel et de vin  montait du Sud vers le Nord de l’Europe.

Tout comme le Canal de Suez est aujourd’hui pour l’Egypte une source de revenus, la collecte des brefs de mer faisait l’objet des soins de l’administration ducale qui avait mis en œuvre une procédure de perception des taxes, tant à Penmarch pour les navires venant du Sud et qu’à Saint-Mathieu pour ceux venant du Nord. L’abbaye de Saint-Mathieu retenait la dîme sur les taxes levées dans son territoire. 

En 1292,  à la fontaine de Kymemoys (île de Quemenes) une rixe entre marins normands sujets de France, et bayonnais,sujets d’Angleterre,  à qui prendrait de l’eau le premier et en fraude, dégénéra. La Manche s’enflamma.

De fil en aiguille, Philippe le Bel, mit le duché de Guyenne,  sous séquestre privant le roi d’Angleterre de son fief. Quatre années plus tard, une flotte anglaise en route pour la reconquête de la Guyenne et se dirigeant vers Bordeaux saccagea Saint-Mathieu.Pour ceux qui étaient assujettis au paiement des brefs, tout était bon pour tenter d’y échapper. Les mouillages clandestins, dans les îles, en particulier à Kymenoys (Quemenes),  donnaient lieu à poursuites,  et souvent sous le soupçon de fraude, à des exactions.Les recours à la justice royale, dont les archives anglaises ont conservé  les témoignages de  ces pratiques de temps troublés. En 1373, le personnel de la Santa-Clara, un navire de Barcelone qui faisait un des premiers voyages de Catalogne à destination directe de  Bruges, fut massacré en Iroise par des soudards  anglais en Iroise. De cet acte de piraterie, commis par les militaires anglais de Brest, le célèbre historien de la Marine, Charles de La Roncière, a tiré une page émue qualifiant la Santa-Clara de « Lestr an annaon ». Il se trouve que les pièces de procédure conservées au  PRO à Londres touchant à cette affaire fournissent une version, différente d’un drame qui fut au demeurant affreux, et nous dirons assez banal pour l’époque.

dessin HM

3 Le contexte politique

            Parallèlement au conflit entre les Rois de France et d’Angleterre, un conflit intérieur ravageait la Bretagne, suite aux prétentions antagonistes d’héritiers du défunt duc. Lors de ce qu’on appelle la « guerre de succession de Bretagne », deux prétendants s’affrontèrent pendant des décennies. Naturellement l’un fut soutenu par le roi de France, l’autre par celui d’Angleterre. Un conflit interne, internationalisé, tournait à la compétition franco-anglaise. Les Bretons en supportèrent les conséquences.

Profitant de ces circonstances, le Roi d’Angleterre Edouard III avait débarqué à Brest en 1343. Le contrôle du Pen ar bed lui permettait de « sécuriser » le commerce maritime , en particulier des vins,  entre l’Aquitaine,  possession anglaise depuis le mariage d’Eléonore à Henri II Plantagenet, mais qui avait été confisquée par Philippe le Bel et dont les Anglais reprennent le contrôle.Sous la pression du roi Edouard, son beau père, le prétendant breton, le futur Jean IV, lui remit le château de Brest. Le Roi d’Angleterre y mit des hommes à sa convenance. Ils se payèrent sur le pays et sur le passage maritime.Parmi les documents anglais conservés à Londres on trouve, outre les plaintes déposées par les ayant-droits de navires maltraités, de nombreux procès-verbaux de passation de charge entre  capitaines et receveurs anglais du château de Brest de 1343 à 1380.Le château fut restitué au Duc, en 1397,  à la faveur d’une paix accordée entre Charles VI et Richard II roi d’Angleterre. L’Armorique vécut en paix sous ses ducs jusqu’à l’époque qui nous réunit aujourd’hui.

4 Le monde change

Le marteloire, associé à l’usage de l’aiguille aimantée permit la réalisation de portulans puis de cartes destinées à la navigation hauturière. Le temps des barques processionnaires, selon l’expression de F. Braudel, allant de cap en cap en suivant les côtes, allait passer. Il allait aussi permettre l’ouverture sur l’océan puis le monde.

Schéma de marteloire 

Communication de l’auteur au CTHS Bastia 

A partir de 1492, les cours et marchands d’Europe eurent connaissance de « terres nouvelles ». Dès les premières années du XVI siècle, des « richesses » en provenance du « Monde nouveau » et d’Asie débarquaient en abondance dans les ports de l’Europe du Nord sous contrôle espagnol, venant doubler les galées de Gènes et de Venise.Les coûts de ces produits se révisaient en baisse, au point que le sénat de Venise s’alarmait des tonnages débarqués à Bruges par des navires Ibériques. Les marchands des cités de l’Italie  du nord, où aboutissaient jadis tous ces produits de l’Asie,  par la « route de la soie » se trouvaient lésés par ces nouveaux circuits océaniques de distribution.Ce changement planétaire suscita rancoeurs et appétits. Très peu d’années après, en 1533, François 1er, contestant la validité des traités passés entre les puissances ibériques se partageant le monde avec la bénédiction du Pape,  aurait dit « Je voudrais bien voir la clause du testament d’Adam qui m’exclut du partage du monde » En Angleterre, on observait le luxe dont  Charles VIII et François 1er avaient fait étalage au retour les campagnes d’Italie, Le conflit Franco Espagnol, qui commençait, avec les interventions françaises en Italie et se cristallisa  avec la Sainte-Ligue,  autorisa des corsaires, voire de pur et simples pirates à capturer des navires marchands espagnols que les nouvelles méthodes de navigation font transiter par les Açores.

Sur la carte de Guillaume Brouscon

En rouge la route contrôlée par les Ras

Cf. les cartographes du Conquet

 

En vert la route des vins  échappant au contrôle des Ras

Dix ans après la bataille qui nous occupe, Jean Ango lançait ses corsaires à l’abordage des flottes des Indes.

Prise de la Havane par J de Sores 1555 10 juillet-5 août

Jacques de Sores prise de la Havane.jpg

Divers sites internet

            La diffusion des nouvelles méthodes de navigation en France puis en  Angleterre, à partir de sources italiennes, puis luso-espagnoles facilita  le contournement de la pointe de Bretagne au-delà des îles. Ce fut le cas des galéasses de Venise qui dès 1315 se rendirent directement à Bruges. Mais ces méthodes se diffusèrent très lentement dans le Nord de l’Europe qui continua ses navigations côtières. L’enregistrement, sur ce qui allait devenir un diario, notre journal de bord- permettant  de mémoriser les changements successifs de route et de refaire le même trajet ultérieurement du même point de départ vers le même point d’arrivée – fut déterminant dans l’expansion des « Grandes découvertes au delà des mers. Les cours de Madrid et de Lisbonne s’attachèrent à préserver le mieux possible un duopole de fait. Les Casa de Contratación à Séville et Casa da India à Lisbonne centralisaient et dirigeaient l’expansion des découvertes et l’affinement des informations nautiques. Elles pratiquèrent une politique tendant à  empêcher les autres puissances d’obtenir la connaissance détaillées des innovations les plus récentes et les résultats des explorations.

            C’est pourquoi, tant en France qu’en Angleterre, on rechercha activement, dès le début du XVI° siècle,  ce qui touchait aux  découvertes faites Outre-mer. Je citerai à cet égard en France, André Thévet, et en Angleterre, Richard Hakluyt,  à qui nous sommes redevables de nombreux textes d’origine ibérique dont les originaux ne nous sont pas parvenus. C’est par exemple ainsi que le  Codex de Mendoza, trouvé par un corsaire français sur un galion espagnol, fut acquis par Thévet, qui par la suite le revendit à Richard Hakluyt. Ce codex est désormais dans les collections du British Museum.

Codex de Mendoza401.jpg alias

Tiré de mon exemplaire

enhaut signature d'André Thevet

5 Henry VIII

l’industrialisation

La Sainte Ligue

Le conflit qui nous occupe eut lieu après une longue période de paix pendant lesquelles la  Bretagne, sous les règnes de Jean IV, Jean V, Arthur II et la Duchesse Anne, avait conduit une politique d’équilibre entre France et Angleterre et de paix avec les nations maritimes. Les Ducs traitèrent avec la Hanse, l’Espagne, la Bourgogne ; normalisant la pratique des péages dits « Brefs de Bretagne », les droits d’épave, les prérogatives des consuls etc. Après la reconquête de la France par les troupes de Charles VII sous la bannière de Jeanne d’Arc, l’Aquitaine fut reprise, (Bordeaux en 1453).  les Anglais ne tenaient plus dans le continent que Calais. La tentation de retrouver la pleine maîtrise du commerce maritime des vins était grande, tant pour Henri VIII, nouveau roi d’Angleterre, que pour la City dont l’influence se fait plus présente.Car des roturiers entraient au Parlement, où ils ne manquaient pas de faire valoir leurs préoccupations.

Le commerce des draps demandait plus d’espace pour l’élevage de moutons. Il poussait les propriétaires à  évincer les paysans  qui cultivaient précédemment des céréales,  ce qui provoquait aussi une raréfaction frumentaire et la hausse des prix des blés.  On constate une forme d’exode rural, propice au recrutement de main d’œuvre industrielle et navale.A cette époque les arts du feu sont impulsés par les génois et les Catalans,  la qualité des métaux ferreux produits  permet le développement d’industries parmi lesquelles les manufactures d’armement et en particulier d’artillerie.C’était aussi le début de l’exploitation, en Angleterre, du charbon « de terre » livré par mer en échange des fers venant d’Espagne. Une économie pré-industrielle émergeait, en Angleterre ; dans une certaine mesure elle se faisait au détriment de celle  de subsistance. Cette industrie naissante, faisait appel à des techniciens Italiens, flamands, Allemands, Français. 

Willam Bourne de Gravesend, eut recours à un immigrant pour imprimer  ses Prognosticon et Tectonicon, qui sont les premiers ouvrages techniques édités en anglais vulgaire en accord avec les proches de Thomas More. Une pléiade  de spécialistes chimistes, mathématiciens, artilleurs etc.. se mirent à rédiger des manuels en langue vernaculaire. Certains demandaient pourquoi on serait forcé de faire appel à des étrangers pour faire ce qui pouvait l’être par de bons Anglais. Des fortifications de Calais, Léonard Digges entreprenait la rédaction d’un ouvrage de mathématique, en langue vernaculaire, destiné à aider les canonniers anglais à parfaire leur apprentissage. William Bourne publiait des ouvrages pratiques touchant non seulement à la navigation mais aussi à d’autres disciplines. Tout cela conduisait les marchands anglais voir, sous un angle nouveau, le commerce maritime. Le règne de Henry VIII à amplifia la politique navale de son prédécesseur, qui avait fait construire deux navires de guerre assurant une certaine sécurité des navires marchands anglais, tout en  amortissant leur coût en les armant « en marchandises ».

C’est dans cette perspective, novatrice, qu’en 1511, Henry VIII rallia la Sainte-Ligue, que le Pape Jules II avait levée, contre la France, pour faire suite aux opérations de Charles VIII et Louis XII en Italie. De ce fait, l’Espagne et l’Angleterre, se trouvaient alliées contre la France  avec chacun des objectifs particuliers .  Henri VIII était menacé, à revers,  par le roi d’Ecosse qui entretenait depuis longtemps des rapports amicaux avec le roi de France. Nous aidions les Ecossais. Martin le Naut, constructeur au Conquet, homonyme ou peut-être le pilote de la Cordelière  livrait un navire au roi d’Ecosse en 1506. Henri VIII avait développé son armements naval ;  Le Régent par exemple, qui fit partie des expéditions de 1512, comme plusieurs autres que nous citons ci-après.  Ce fut aussi le temps où il fit de Gravesend et Tilbury une base navale verrouillant l’accès à Londres par la Tamise. Cependant toutes les technologies développées dans le « continent » n’étaient pas encore pleinement maîtrisées. Par exemple, les Anglais continuaient à construire les coques « à clin ». Ils reconstruiront, dans les années suivant le conflit de 1512, certains navires à franc bord, ce qui facilita l’installation de sabords, et permit l’augmentation du calibre et du nombre de pièces d’artillerie. C’est pourquoi on ne peut pas être certain de connaître l’artillerie qui fut utilisée lors de la bataille de Saint-Mathieu. Les inventaires qui nous sont parvenus étant, le plus souvent postérieurs à cet événement.

A l’ouverture du conflit, le Roi donna le commandement naval et à Edward Howard. Celui-ci entreprit, dès le 16 avril, une campagne qui surprit les Français. Dans son sillage, beaucoup de brigandage  la flotte anglaise captura et pilla tout ce qui passait à sa vue, y compris des espagnols et les Flamands. Un  prisonnier, J. Berengiers de Lille, fut rançonné, ses oreilles entaillées, parce qu’embarqué sur un bateau flamand capturé, il parlait français ; il fut enrôlé de force comme canonnier . Du côté Français les corsaires pullulaient, avec ou sans lettre de marque.  L’escadre anglaise rentra mi-mai avec butin et prises. Howard reçut le renfort du Regent et de deux engins de débarquement spécialement conçus à cet effet. Il ré-appareilla après s’être ré-approvisionné en vivres et débarqua à Bertheaume le 6 juin, saccagea le Pen ar bed, dont le manoir de Portzmoguer, avant d’aller faire de même à Crozon. Les Français n’avaient pas, encore une fois,  eu le temps de réagir. Ces courtes « excursions » étaient limitées par l’allocation en vivres accordée à chaque fois par le trésor royal. C’était le début de l’apprentissage de l’emploi politique d’une  force navale conçue comme telle. Les Anglais attendaient les concours espagnols tout en peaufinant un plan qui prévoyait de contrôler la Manche et « la Trade », une expression qui correspond à l’ensemble de l’Iroise et des ras. Ce contrôle devait faciliter ensuite, la reprise de l’Aquitaine. Enfin début août Howard, ne voyant pas venir les Espagnols,  ré-appareilla pour la pointe de Bretagne.

Parmi les navires,  notons la présence des deux engins de débarquement  Rose-Henry et Catherine Pomegranate. Il ne s’agissait plus de simples barques de marchands accommodés en guerre, mais de navires conçus pour des opérations militaires. Pendant ces premiers mois de conflit, la navigation côtière, avait continué malgré les pillages réciproques  par corsaires de tout poils.  Hervé de Portzmoguer, qui se trouvait au début, en « convoy » sur les côtes de Galice, rallia celles de Bretagne.

Les Vénitiens, qui participaient à la Sainte-Ligue, s’inquiétaient pour leur commerce des Flandres, menacé par ces incertitudes maritimes. De Londres, le Consul de Venise, Lorenzo Pasqualino, rendait compte des événements et manifestait une certaine anxiété  dans l’attente de l’arrivée d’une flotte de commerce de la République, en provenance de Chio. Il  chiffrait la hausse des coûts de transport découlat des menaces de guerre.Les cargaisons n’étaient plus assurées à moins de 10 pour cent de leur valeur.

La flotte française, de son côté, venait d’arriver à Brest où elle avait joint l’escadre Bretonne. Tous étaient au mouillage, et semble-t-il à l’extérieur du goulet. Elle y avait été rejointe par les navires bretons d’Anne dont la Cordelière commandée par Hervé de Portzmoguer. Les Français ne semblent pas  avoir prévu le retour de Howard si tôt. Les vivres manquaient à certains navires, la Cordelière portait une grosse charge de poudre. Peut être destinée à d’autres navires ?

La pièce allait se jouer

.

Dessin de galion dans G. Brouscon du Conquet B.N. ms Ffr. 25374

 

A gauche Nau portugaise à droite Caraque portugaise ex. Nefs Galions  et caraques. Dessins par HM

Conception de la coupe par Fernao de Oliveira tiré de mon fac similé

6 Les navires de cette époque:

Nous connaissons relativement bien l’allure générale des navires de ce temps ; mais leurs caractéristiques individuelles nous sont rarement parvenues. Les tonnages énoncés expriment le nombre de tonneaux qui pouvait être entreposés à l’intérieur de la coque, sous le pont principal.

Ces mesures variaient selon les pays. La capacité des tonneaux est donnée, souvent en pieds ou en coudée cubes mais la valeur du pied, était différente d’une ville à l’autre. C’est cependant au moyen de cette expression que les actes, caractérisent les navires. Les traités de construction navale tous  à peu près contemporains des événements, (trois portugais, un espagnol, un anglais), donnent une règle à semblable : UNO DOS TRES, qui définit  les relations entre Creux, Largeur et Longueur de Quille.  Les parties avant et arrière des navires, ainsi que leur gréement étant, définies en fractions ou multiples de ces trois éléments. Une géométrie simple sans grande variante. Par contre, si dans l’Europe du Nord on construisait beaucoup « à clin », en France on construisait depuis longtemps des coques à « carvelle », de nos jours « à franc-bord ».

6.1       Les ancres étaient constituées de lames de fer portées au rouge et battues ensemble formant verge et pattes par auto-soudage. Fer obtenu à partir des nouveaux fours génois et catalans, et pour la Bretagne et l’Angleterre provenant souvent des Asturies. Les navires en emportaient un nombre qui nous étonne comme le montre l’inventaire du Régent  ou celui de la Louise. Ils s’en perdait beaucoup.

6.2 Artillerie

D’après le fouilles et vestiges des épaves de la Lomellina , de la Mary-Rose, et de la Grande-Maîtresse, et les informations éparses tirées d’inventaires de la Tour de Londres,  on sait que l‘artillerie, était très variable. Il y avait des canons en fer battu et des canons en bronze. Le tout de calibre modeste. Le/la serpentyne par exemple, le plus gros engin retrouvé, tirait des boulets de 6 livres, chargés par la bouche, et pesait de l’ordre de 150 kilos. Elle avait une portée utile d’environ 200 mètres. Cette pièce serait de force intermédiaire entre le  « faucon » et le « mynion »  autres canons dont les noms apparaissent. Les autres pièces se chargeaient au moyen de culasses mobiles, les « boites » ;  système qui sera abandonné par la suite. La poudre était conservée dans des tonneaux, en Sainte-Barbe. Elle représentait le risque le plus grave « d’incendie » d’où cette prescription du Sire de Ravestein, précepteur de Louis XII, « elles doivent être  tapissées de peaux de vaches avec le  poil à l’extérieur » Certains des navires en présence étaient-ils munis de sabords? C’est très probable mais l’iconographie en montre peu.  L’épave de la Mary-Rose qui en fournit attestation, est celle d’un navire transformé après le combat de Saint-Mathieu. L’invention du sabord a été attribuée par des auteurs des XVIII° et XIX° siècle,  au maître charpentier français Descharges, de Brest , vers 1500, Ce constructeur aurait aussi construit la Cordelière. Je n’ai pas trouvé à ce stade de souyrce primaire de cette assertion. Les transformations ultérieures des vaisseaux de guerre anglais, construits à clin et refaits à franc bord, ont certainement été  motivées en vue de la création de sabords.  Il est très plausible que le percement de ces ouvertures ait posé de sérieux problèmes de liaisons aux coques construites à clin, et que ce soit la raison de ces reconstructions. Des inventaires de La Louyse  (Ainsi nommée en l’honneur de Louise de Savoie, mère de François 1er) nous sont parvenus. Il sont tous postérieurs au combat de 1512 .

On y trouve : ;8 ancres; 22 pièces de bronze + 4 canons de fer garny chacun de trois bouectes etc...21 passevolants « garny » chacun de trois « bouectes ».. Ce manuscrit évalue le coût, des radoubs et ravitaillement de la nef la Grand Louise. Les artefacts et documents qui nous sont parvenus, ne permettent pas d’être aussi précis que nous l’aimerions, pour ce qui concerne, l’artillerie utilisée lors du combat de Saint-Mathieu.

7 Les navires en présence au combat de Saint-Mathieu

7.1 Les Anglais :

- Le Regent, 1000 tx,  Capt. T. Knyvet, construit à Portsmouth en 1496, était muni de  serpentynes  de fer.

- Le Sovereign, 800 tx, Capt. C. Brandon, construit en 1488, reconstruit en 1509, à franc bord ; (Abandonné à Roff’s Warf à Londres ; fut retrouvé en 1912 sur le site de la centrale de Woolwich).

Il aurait été construit sur le modèle de la Colombe ou le Coulon de Honfleur, lui même construit pour, Cazenove dit Coulon, amiral de Louis XI et Charles VIII,  Cf. Spont p. x.

- Le Great-Michael,  avait été construit à Newhaven, Edinburgh, Ecosse, par le Français Jacques Terrel, 1505-1511. Il portait 3 grands basilics,  6 grosses pièces par bande, et 300 petits engins d’artillerie. Il fut racheté en France en 1514 pour remplacer la Cordelière.

- La Mary James,  400 tx. construite en 1509.

- La Mary Rose, 500 tx,  Capt. Ed. Howard, construite à clin, transformée en 1536. Elle fut perdue dans le Solent en 1545. Son épave a été relevée en partie et ce qui en reste est exposé à Portsmouth. Tous sont de vrais navires dédiés à la guerre sur mer. Ils marquent le début de la Marine militaire britannique.

On remarquera un transfert de technologie, de France vers l’Angleterre.  Ce fut aussi le cas pour ce qui concerne la documentation nautique

 

Cette force principale était suivie d’autres navires de moindre importance : Mary Rose, Regent, Sovereign, Mary-James, Peter-Pomegranate, John-Baptyst, Hopton Nicholas-Reede, Mary-George, Mary and John, Nicolas of Hampton, Martynet, Anne of Greenwich, Christopher, David, Margret of Topsham, Barbara of Greenwich, Georges de Falmouth, Peter of Fowey, Sabyen, Lyon of Greenwich, Dragon of Greenwich, Magdelena Jenett of Pyrwyn, Rose-Henry, Kateryn, Pomegranate, Mawdelyne.

De plus Howard réquisitionna un convoi de hourques hanséates. Le grand nombre de hautes voilures aperçues par les vigies françaises donna une impression de puissance exagérée à la flotte qui approchait.

7.2  Côté français, navires du  Roi:

- La Nef de Dieppe,  336 tx. Capt. Berquetot, construite en 1509.

- La Louyse,  790 tx.  V.A. de Clermont. Des inventaires de la Louise, postérieurs aux événements sont conservés aux archives de Honfleur. 

- Françoise d’Orléans.

- La nef de Bordeaux .

- La nef de Rouen.

  • La Petite Louise.

Navires d’Anne, la Reine:

  • La Cordelière, 600/800 tx.construite à Morlaix. Sur les instructions de l’Amiral P. de Rohan, Maréchal de Gié, d’où le nom de Maréchale, sous lequel le navire a été désigné dans certains textes. Mis à l’eau le 30 juin 1498, rebaptisée par la Reine Anne.

Il aurait disposé de 16 bombardes de bronze.  (Témoignage du nocher – Martin le Naut du Conquet-, in Spont p. 55). 

Construit par ordre de la Duchesse Anne par Deschamps ?  à Morlaix (Dourduff) en 1498.

Ce navire a déjà 14 ans. C’est pour l’époque un grand âge pour un navire. Il portait

60 barils de poudre à bord,  ce qui semble exagéré pour un seul navire.

- La Nef de Brest  (Brest 1499)

- La nef de la Rochelle.

- La nef de Bordeaux.

Cette force majeure est suivie de navires marchands loués comme cela se faisait encore en temps de guerre: 

Marie de Clermont,  Rose (Capitaine Antoine de Conflans) , La Bethune, La Jehan Denis, La Romaine, La Sybille, La Foy La Moricet (c’est une barque  commandée par Antoine de Conflans)  

           

8 Hervé de Portzmoguer.

Buste sensé représenter Hervé de Portsmoguer (internet divers sites)

Hervé de Portzmoguer, dit Primauguet , né au manoir de Porsmoguer en Plouarzel vers 1470. Lors des conflits avec l’Espagne, il avait reçu mandat d’escorter des convois de navires de commerce et de les protéger. À ce titre il s’était aussi livré à des actes de marque. De ce fait des réclamations ont été déposées par les intérêts saisis, tant à la cour de Londres qu’à celle  de Bretagne. Ces réclamations portées à la Justice royale sont un témoignage général de l’influence exercée par le monde des marchands.  Ces préoccupations sont de plus en plus prises en considération, en particulier en Angleterre.

(Décret de prise de corps contre Portzmoguer et ses complices accusés d’avoir pillé plusieurs marchands écossais ALA Registre de Chancellerie  1506 f°. 59) Consulter les archives en ligne pour lire le texte

Les troupes de l'amiral Howard, lors d’un attentat contre le Pen ar bed, avaient pillé et brûlé entre autres, le manoir  de Portzmoguer au printemps 1512.  Certains y ont vu une manière de vengeance contre certaines exactions dont il était accusé. L'actuel manoir de Kermarhar, dont l'entrée porte les armes des Portzmoguer  fut construit par un frère de Hervé.

9 Les grandes lignes de l’affrontement

En ce jour de la Saint-Laurent (10 août calendrier Julien= 1er août de notre calendrier), qui périt sur un grill, à Rome en 258, voici ce que l’on peut inférer des textes qui nous sont parvenus : Les Français avaient mouillé à la sortie du goulet de Brest. La « geste » que Hervé de Portzmoguer avait des invités à bord. Vers 11 h 00 du matin, les deux bâtiments anglais les plus avancés,  Mary-Rose et Mary-James, aperçurent les Français qui se trouvaient, à la sortie du Goulet de Brest, à environ 2 lieues (huit nautiques) devant eux. La Mary-Rose anglaise engagea la Loyse vers 12 h 30 et lui cassa son grand mât. René de Clermont, le commandant en chef qui était à bord,  se retira alors vers Brest.

Le reste du corps anglais avait suivi ses bâtiments de tête et le Regent engagea la Cordelière vers 13 h 00 en rescousse de la Mary-James. Au secours de la Cordelière , seule  se porta la Nef de Dieppe , Capitaine Berquetot  qui sera secouru vers sept heures du soir par des barques Guérandaises.   Lors de la mêlée qui suivit l’abordage, il semble qu’une grenade lancée à bord du Régent y ait mis le feu lequel se serait propagé à la Cordelière qui avait à bord une grosse réserve de poudre. Les deux explosent vers trois heures de l’après-midi. Il y aurait eu 180 rescapés sur le Régent et 6 sur la Cordelière, dont Martin le Nault « nocher »

La liste des morts connus est donnée par Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. 21, p. 164. 

            L’Amiral de Clermont, qui commandait l’armée, fut accusé de s’être retiré prématurément du conflit, suite au démâtage de son navire par la Mary-Rose. Une controverse  s’éleva par la suite et il fut l’objet de fortes critiques qui ont contribué à

Tableau par AJ Guibert Mba Brest (sur internet)

Epitaphe d'Herveu Portmoguer

Par P. Choque :

« Nobles princes, le nom Herveu le garde,

Soubz la pierre qui les os ne regarde;

Il a osé sur les Angloys saillir,

Qui lors voulloient le pais assaillir,

Par le moyen d'une royalle nef,

Il a gardé tous les Francoys de gref

Et pour garder le pais de langueur,

En mer est mort comme loyal vaincqueur.

L'aige passé deulx Decius mémoire

Mais de cestuy sera plus grant mémoire."

10 La vengeance

L’année suivante en 1513, une nouvelle tentative anglaise d’investir Brest mena l’Amiral Anglais Howard en Iroise. Dans l’entre temps,  le Roi de France avait fait venir de Méditerranée un renfort de galères commandées par Pégent de Bidoux, lequel, avait commandé l’escadre franco-bretonne, lors de l’opération de Mytilène en Méditerranée. La Cordelière avait été engagée dans cette campagne. Le groupe des galères ne put entrer à Brest, alors, bloqué par la flotte de Howard. Il se fortifia et s’embossa dans la ria du Conquet. Depuis son mouillage de siège en Iroise, Howard envoya un exprès à Londres ,informant son roi que les galères étaient  bloquées. Il lui offrait de venir cueillir lui-même la victoire. En réponse,  il reçut l’ordre de « faire son devoir… » Cf. Spont Les galères ne sortant pas, Howard, qui se maintenait en position de les combattre aux abords de Bertheaume, décida d’aller les chercher dans le port du Conquet. Il détacha des embarcations qu’il conduisit lui-même. 

L’attaque eut lieu à l’ouvert de la ria. Selon Polydore Vergil, les deux côtés de l’aber étaient garnis d’artillerie. Les assaillants n’avaient d’autre solution, que d’aborder les galères sous une grêle de projectiles. Elle fut doublée d’un débarquement, aux Blancs sablons, destiné à prendre les galères à revers. L’action se solda par un échec cuisant,  au cours duquel l’amiral Howard trouva la mort.

Prégent fit « pécher les morts ».  On retrouva la dépouille de l’amiral anglais. Prégent transmit le sifflet de commandement de l’amiral adverse, à la Reine Anne.

Dans sa lettre d’envoi, datée du Conquet, il dit avoir fait « vuider le dit milord et l’emplir de sel » et demanda le privilège de garder le cœur pour lui… Cette lettre, dont l’original ne nous est pas parvenu,  fit l’objet de canards publiés à Rouen.

Privée de son chef la flotte anglaise rentra à Portsmouth. Amiral anglais de l’époque d’Henri VIII et soldat anglais de même..             

Dessins de l’auteur

Henri VIII donna ensuite le commandement de la flotte, au frère de Howard. Du reste Henry VIII négociait une nouvelle paix. Les campagnes de Howard avaient été entravées par de trop courtes allocations de soldes et de vivres. L’organisation de ce qui était appelé à devenir la Royal Navy était à inventer. L’action avait montré  que si une flotte pouvait embouteiller Brest, elle ne pouvait en aucune manière y forcer l’adversaire. Cette leçon ne fut pas bien saisie à cette époque, puisque jusqu’à l’affaire de Camaret nos adversaires renouvelèrent  à Brest les mêmes échecs. Mais ils surent monter pendant les guerres révolutionnaires et impériales  un système d’approvisionnement qui permit  au « coastal squadron » de tenir la mer par tous temps devant l’Iroise.

Les républiques italiennes, par l’entremise des banquiers italiens et lyonnais, soucieuses de préserves leur commerce d’Orient mis à mal par les puissances Ibériques, financèrent, quelques années plus tard, en 1522, l’expédition de Verrazano vers les Amériques. Elles contribuèrent à la diffusion des nouvelles méthodes de navigation transmettant des portulans méditerranéens qui firent la richesse, entre autres,  de la bibliothèque municipale de Lyon, de celle du Havre et de celles de Paris. Cf. Cartographie nautique vous en saurez plus sur les transferts de technologie de ces temps là.

Brest ne fut plus inquiété jusqu’à la reprise de Calais en 1558. On vit même une escadre anglaise venir au secours du Pen ar bed, lorsqu’à la fin du sièclela place fut menacée par les troupes de Philippe II d’Espagne. Une entente cordiale en quelque sorte.

La Mary-Rose, quant à elle, avait coulé, lors d’une autre crise franco anglaise, qui se traduisit par l’attaque du Solent en 1545 par une escadre française.

Ces épisodes marquent le début du développement des activités navales d’une Angleterre qui s’industrialisait et qui avant la fin du siècle aura mis fin à la puissance navale ibérique.

Les concepteurs du site consacré, à la Mary-Rose, ont écrit

« 1545, When their World stopped, our Story began » http://www.maryrose.org/ship/history14.htm

Décoration du carré du Primauguet par A. Bellec.


 

Bibiographie de La Cordelière

- Auries M. : Poème lyrique par Bulletin de la société académique de Brest  1868 t. 5 p. 128

- d’Auton Jean : Chronique de Louis XII,

 donne la liste des personnes embarqués lors de l’expédition de Mytilène

« Dedans les dits navires étoient grand-nombre de gentilshommes et entre  autres messire Jacques Guybé, messire Guillaume Cadore, messire Guillaume de Boisboissel, Guyon Bertrand, François de l'Epinay, Hervé de Malestroit, Jean Grimault, seigneur de Procex, François de Quellenec, Gilles Meschinot, le vicomte de Rhodez, Pierre Choque, dit Bretagne, premier hérault de la reine , laquelle l'y avoit envoyé pour lui en faire le rapport. Aussi y furent Jean Bigot, seigneur de  Bourgueil, Pierre de Quosquier et plusieurs

autres.

C'est  à savoir la grande nef ou carraque nommée la Charente, l'une des plus avantageuses pour la guerre de toute la mer. Pour décrire la grandeur, la largeur, la force et équipage d'icelle, ce seroit pour trop allonger le compte et donner merveille aux oyants. Queque  soit, elle étoit armée de douze cents hommes de guerre, sans les aides ; de deux cents pièces d'artillerie, desquelles il y en avoit quatorze à roues, tirant (p 52),  grosses pierres de fonte et boulets serpentins, avitaillée pour neuf mois, et avoit voiles tant à gré qu'en mer, n'étoient pirates ne écumeurs qui devant elle tinssent vent. Dedans étoit un gentilhomme de Bretagne, capitaine d'icelle, nommé messire Jean de Porcon, seigneur de Beaumont, et lieutenant du roi en la mer de Normandie. Aussi furent ordonnés, pour le roi, messire Jacques Guybé, chef de la grande nef de la reine, nommée Marie la Cordelière, et de six autres grosses nefs de Bretagne.... »   (t. II, p. 19.) Paris. Sylvestre, 1834,4 vol. in-8.

- BarrowJ. :"History naval history of Great Britain", t. I p. xxxiii..... "and determined to attack the enemy, now ready to come out of the harbour"...."However the ship in wich the French commander hoisted his flag, was called the Cordeliere, and was so large that her complement was of twelve hundred men"..... sic.

- du Bellay : Mémoires de : B.N. us. 0 130 Nouvelle Collection de Mémoires pour Servir à  l'Histoire de France , Paris 1838 p. 117. col a.

"L'amiral d'Angleterre, lequel avait donné la chasse aux galères dudit Prigent jusques près de Brest, fut combatu par les dites galères, et fut blessé le dit amiral, qui mourut deux jours après (Ceci concerne  en fait Howard/Prégent/ Le Conquet l'année d'après en 1513....)

Derechef, devant Saint Mathieu en Bretaigne, le jour de Saint-Laurens, fut combatu par quatre vingt navires anglaois contre vingt Bretons et Normands estant  le vent pour nous, fut combatu en pareille force et entre autres le capitaine Primauguet breton capitaine de la Cordelière..... La   régente d'Angleterre...."

- Benoit Paul :  Paris I) : La fabrication des pièces d’artillerie de fer au XVe siècle.

- Bouchart A.: "Les grandes croniques de Bretaigne" , ed. Le Meignen, Soc. Bibliophiles Bretons, Nantes,1886, f° 266.

"Brest ou estoit pour lors la grant nef nommée la Cordelière  en laquelle elle fut deux fois"

"Envieux de Portzmoguer.... et le retint comme capitaine de sa dite grant nef & aultres navires"

f° 273, v°  "Primoguet lequel estoit capitaine d'une grande nef nommée la Cordelière, laquelle ladite reine de France avoit faict faire en la ville de Morlaix...."

 et page 274 à propos de Primoguet:

 "Et ce fut faict le iour Sainct-Laurens, au moy dAoust mil cinq cens & xiii"...... 1513 ?

Ledit Portzmogeur se geta tout armé...."

- Brice ou de Brie Germain: Chordigerae navis conflagratio, Lutetiae, 1513, in-4°

trad. Fr. P. Choque, (dit Bretagne) héraut d'Anne de Bretagne.

- Brice ou de Brie Germain:  Epigrammes répondant à Thomas More dont  Antimorus. Cf. Max Guérout p.123.

- Choque Pierre : BnF Fr. 1672 : 13 f. 293 x 200 mm. Vélin, miniatures. XVe siècle. - (Anc. 76583, Lancelot 33.)

1° Poème sur la combustion de la nef nommée la Cordelière, Chordigerae navis conflagratio, de Germain de Brie traduit en français et mis en vers [par Pierre Choque, dit Bretagne],

2° Translacion de l'epitaphe Herveu Portmoguer commençant ( f. 11 ) :

Nobles princes, le nom Herveu le garde / Soubz la pierre qui les os ne regarde... et finissant par : L'aige passé deulx Decius mémoire / Mais de cestuy sera plus grant mémoire .

3° Chamt royal en l'honneur d'Anne de Bretagne, composé par le dit translateur (fl. 11 ).

Refrain : La plus saige qui soit dessoubz les cyeulx .

4° Rondeau composé par le dit translateur exhortant de l'honneur dudit Portmoguer, commençant (f. 12) par : Loyal Breton, pareillement Françoys... 

«  Ce nonobstant ung vaillant capitaine de mer breton, nommé Primoguet, lequel estoit capitaine d'une grande nef que la royne de France avoit faict faire en la ville de Morlaix.... Mais à la fin aulcun de la Cordelière qui estoit dans la hune getta le feu dedans la Regente, parquoy le feu print aux pouldres & salpestres & furent presque tous bruslez, tant dung costé que d'autre et & y demoura l'admiral d'Angleterre & ses gens. Le capitaine Primoguet voyant le feu si près de luy & que ny avoit aulcun remede ne secours se ietta en la mer tout armé & fut noyé ....

Et ce fut faict le jour Sainct Laurens, au moys d'Aoust mil cinq cens & xiii ». [Extr. des Chroniques d'Alain Bouchart]

Remarque 2:

Position de la marée ce jour là:

-Calcul selon Brouscon : Nombre or : (1512+1)/19 > 12, épacte 12 x 11> 12.

PL le 13 août 1512  .

PM Brest à 15 heures, le 13 août.

Pour le 10 août P.M. à Midi.

Début de jusant courant sortant.

-Mon calcul 1512 /19 > nombre d'or =11 ; d'où épacte  11 x 11 =121 > 1.

Age de la lune le 10 août 1512: = épacte 1 + mois Mars à Aout,  6= 7 + 10 jours en Aout  soit 17 jours. (N.L le 23 juillet et le 23 aout1512 , calendrier grégorien)

Selon la réforme de Grégoire XIII, le 10 octobre julien devint le 20 grégorien, (-10 j.) donc j'aurais le 23 juillet 23 août grégorien  -10 j.> 13 juillet  et 13 août julien .

Giry, p. 157 donne pour les années dont le nombre d'or 12 une Nouvelle lune le 16 août. Mais il s'en tient aux années juliennes....

Conclusion de la remarque 2:

Au début de l'action vers 11 heures il y a encore un peu de courant rentrant (repli des français dans Brest..... ensuite ils ne peuvent plus rentrer jusqu'à la prochaine renverse vers 18 heures ce qui permet à la Nef de Dieppe (Berquetot) de se dégager.

 

Remarque 3:

Berquetot rentre une heure avant la nuit qui en août doit tomber aux environs de 8 heures Il rompt donc le combat vers sept heures alors que,  semble-t-il, le flot le pousse vers Brest où les Anglais ne peuvent le suivre sans risquer de tomber sur les autres français alors qu'ils ne pouvent ressortir usqu'à la renverse du lendemain midi.....

- Charton Edouard :  Bibliothèque des merveillesl’Art Naval p. 124,  s’appuie sur Léon Guérin

- Cornou Jaquez :L'héroïque combat de la "Cordelière, 1512.

- Davies, CSI : Les rations alimentaires de l'armée et de la marine anglaise au XVIe siècle ; in Annales. Économies, Sociétés, Civilisations ;  Année  1963 , volume   18    numéro   1    pp. 139-141

- Daniel P. Gabriel : "Histoire de France depuis l'établissement de la monarchie française dans les Gaules", Paris 1696, B.N. in-4° Res L 35 120.

édition 1713 , 3 vol. in-f° Fol35 120 A. Paris Delépine.

t. II, p. 1901

Une note en marge 

"Le nouvel historien de Bretaigne dit  que ce nom est inconnu dans cette province; qu'apparement il a été défiguré & qu'au lieu de Primauguet, il faudrait lire Porsmoguer."

- Daniel P. Gabriel :  Histoire de la milice française ,1721, 2 vol. in-4°.

au tome II, p. 637 voici ce qu'il écrit:

"Voici ce que dit M. du Bellay dans ses mémoires (L.I)

"Derechef devant Saint-Mahé en Bretagne, le jour de la Saint Laurent.... & étant le vent pour nous.... voulut vendre sa mort: car ayant attaché la Régente d'Angleterre qui étoit la principale nef des Anglois....."

- Guérout Max : Le dernier combat de la Cordelière,Ed. Le Télégramme fév. 2012..

- Holinshed Raphael : Holinsed's Chronicles of England, Scotland and Ireland, 1577 Res Na 13 et

édition 1806-1807. 6 volumes in-4°, 4° Na 14

vol II-III , p. 573.

"The french King in this meane whilerequired a navie of thirty nine saile in the haven of Brest and for the chief he ordided the Great Carrik of Brest apperteining to the Queene his wife called Cordelier. ....When the Englismen perceived the French men to be issued foorth of the Haven of Brest they prepared to batell....

The lord admiral made with the Great Ship of Deepe. Sir Henry Gilford and also Charles Brandon made with the great Carrike of Brest being in the Sovereing  and laid stem to stem to the Carrike but by negligence of the master or else by smoke of ordinance the Sovereign was cast at the sterm of the Carrike in great advantage to the French....but when Sir Thomas Knevet, who was readie to have boarded the Great Ship of Deep, saw that the Sovereign missed the Carrik, suddenli he caused the Regent (in which he was  abord) to make the Carrik and to grapple her a long board. And when  they of the Carrik perceived they could not depart they let slip anchor and so with the stream the ships turned and the currik was weather side and the Regent on the leaside....

Saying that by  James of Hull certain frenchmen that could swim were saved...."

Nota le capitaire du Cordelier est orthographié Piers Morgans....

vol IV from Queene Mary.

- Jal  A, pseudonyme de Gabriel Fictor.

Abraham Duquesne, 1873

Archéologie navale, 1840.

De Paris à Naples, étude de moeurs de Marine, 1836.

La flotte de César, 1861.

Glossaire nautique, 1848.

Marine > Lacroix, 1848.

Mémoire sur l'état de la marine marchande au personnel et au matériel , Moniteur de la flotte 18/13/1855.

Articles sur les salons de peinture

Voyage dans quelques ports de Normandie et de Bretagne, 1844, 31 p.

- Jal A. : Marie La Cordelière  Annales Maritimes et coloniales, décembre 1844. 

1845; 80 p. 8°Lh 7 2.

- Jal A. :  l'Herveus  de Germain Brice; Errata pour Marie la Cordelière, Paris , Annales Maritimes et coloniales, t. XC, p. 717. (L.R. p. 94).

1845; 14 p.8°Lh 7 14.

- Jal A. :  Dictionnaire critique....art.  Portmoguer. 1867.

- de Kerviler :  Répertoire général de  Bio Biographie Bretonne t. I Les Bretons : p. 211

- de La Borderie A. : Histoire de Bretagne , ne cite que Jal.

Nota: donne la date de 1513.....

Il a publié dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère,1885, t. XII, p. 117-129.; liste des invités de Portzmoguer.  Il cite La Roncière, t. III, p. 94: s'agit sans doute des mêmes textes.

ALA B. Registres de Chancellerie , 1503, 1506, 1509, 1510. Diverses pièces concernant Hervé de Portzmoguer.

Pièce I: (extrait)

1503, 17 et 25 août
Loys, par la grâce de Dieu, roy de France etc. à noz allouez etc. salut.
Comme pour obvier aux entreprises faictes allencontre de nous, de nos subgectz, pays et seigneuries par les roy et roine d'Espaigne, à présent nos ennemys,...désirant à nostre pouoir subvenir et ayder à nos dits subgectz, les deffendre et les préserver, de tout mal,...avons ordonné et ordonnons par ces presentes ledit convoy estre faict et mis sus en telle puissance:

  • Premier la grant neff de Boucardière... troiys cens hommes
  • La grant neff de Sainct Malo... sept vingt dix hommes
  • la nef du sieur du Guemadeuc... soixante hommes
  • le capitaine de Promoguer (Porzmoguer) et sa bande.

Pièce II: (extrait)

1506, 9 juin

Mandement de justice et évocation au Conseil pour Jean et Robert Abretons, frères, et Georges Yvon, marchans fréquentans la mer, du royaume d'Escoce et de la nation d'iceluy:

Icelui mandement adreczé aux juges de Rennes, Nantes, Treguer et autres, de faire enqueste et informacion de plusieurs pilleries leurs faictes par Pormoguer et autres; et ceulx qui seront trouvéz chargez, les rendre prinsonniers ou Bouffay de nates, ou les ajourner à comparoir en personne et par arrest audict Conseil. Raporteur macé,Signé Le Fourbeur (Scellé le 9 juin 1506)

Pièce III: (extrait)

1510  nouveau style, 23 février

Mandement dirigé au premier huyssier ou sergent requis, pour le Procureur général , Yvon Kerareec et Jehan Coetdelez, allencontre de hervé Porzmoguer, touchant mettre à execucion certains jugez autresfoiz ensuyz -comme est contenu en ung acte attaché à ce présent mandement soubz le contreseel de la Chancelerie- de la mort ensuye en la personne de Jehan de Keraret; et ce neantmoinz plegemens et opposicions, ou cas desquelz l'evocacion au Conseil. Raporteur, Gedoyn. Signé Vaucouleur. (Scellé le samedi 23 février 1509 vieux style) source: Hervé Porzmoguer,

Cf. documents inédits, Arthur de La Borderie, 1885.

- de Laborderie A. : Un article dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1885, t. XII, p. 117-129.

- de la Nicolière-Teijero S : La Marine Bretonne aux XVe et XVIe siècles , Nantes 1885, réédition La Découvrance Rennes 1996.

- La Roncière C. : "Histoire de la Marine Française", 6 vol. 1906, t. III p. 98 et s., reprend les citations de Jal (ci dessus) et de Spont, cite Bouchart.

Il note que le ms fr 1244 (celui de Ravenstein (dont j'ai fait une transcription)  correspond à l'armement de la Cordelière, p. 98.

Ce texte donne les procédures de travail à bord , de combat, de sécurité, les honneurs etc...

La Roncière  publie , p. 101, le dessin du ms B.N. fr. 1672, f° 9v° du poème de Brice qui est repris , en couleurs, dans Spont.

Il s'étend sur la polémique entre Brice et Thomas Morus. Et l’arbitrage d'Erasme.... p. 103.

Cite un ms de Valbelle , B.N. ms fr. 5072, f° 27 bis mais à propos d'une rébellion à Bordeaux....

- Leconte de Roujou (CF.) : Education morale, patriotique et militaire des équipages de la flotte , Paris 1899.

- Le Men : Notice sur Jehan Coetanlem amiral  de Portugal et Nicolas Coetanlem constructeur de la Cordelière in  Bulletin de la Société archéologique du Finistère, v  1878. t. XXI, p. 164. 

- Lenient Charles: La poésie patriotique en France, 1894 ; p. 65 ;

-Levot Pierre, archiviste de la ville de Brest : Brest, la ville et le port jusqu’en 1681. (1864).  Réédition de 1972.

- Pierre Levot :  Biographie bretonne p. 234

Cite  Archives de ALA  G28 ; G 161 ; II 136 II 139- I, 350- 

Cite Pierre Choque. Rennes 1886-1908

- Lingard J. "Histoire d'Angleterre..." t. II, p. 141 donne la date du 12 août 1512.... rien d'exploitable.  orthographie le Cordelier. sic....

- Lediard T.  "Histoire navale d'Angleterre " trad. de l'anglais, Lyon 1751, t. I , p. 198 .

10 août 1512:

Howard....  "Il eut le bonheur d'arriver à Brest dans le temps que la flotte Françoise  de 39 vaisseaux de guerre venoit de mettre à la voile"... ," Thomas Knyvet qui commandoit le Régent périt avec 700 hommes & que Pierre Morgan  sic. qui commandoit le Cordelier re sic. , périt avec 900 hommes...."

Se refére à Holinshead et Lord Herbert, Rymers (indenture de Howard) Burchett,  coté anglais et le P. Daniel ? selon lequel la flotte française aurait eu l'avantage du vent ?

Noter qu'il place le combat en 1513....

Le P. Daniel est un chroniqueur cité par Lediard dès la page 7 pour l'année 1076.

Holishead  est cité dès la page 10.

- Lobineau DOM: Histoire de Bretagne", ed. 1707, t. I, p. 833:

"Une flotte angloise aiant paru dans un temps où les Bretons ne l'attendoient pas.... Promoguet qui estoit capitaine d'un gros navire appelé la Cordelière, que la reine avoit fait construire à Morlaix fut le premier qui se trouva en estat de faire teste aux Anglois...... De jeta tout armé dans la mer....."

-Sanudo Marino  : "I diari di Marino Sanuto",

Venise, 4° K 160 t. XIV et XV

(le XIV Sept 151 2>fevr 1513 le XV sept 1512 > fév 1513)

voir Spont qui en tire les lettres de Bavarin et de Lando.( Spont p. 209 et 228).

Index :  Primoga, Premonger capitano di la Regina... Il précise que :

"la nave de A Utrech con homini 30 se tiro e perdui giorni resto tutta l'armata d'Inglaterra a le dito bocho di Breste a ricogliere e zarpar tutte le nave."

p. 281.

Lettre de Londres 27 sept. 1512 :

"Exemplum litterrarum ad reverendissimum Domino Cardinalem Angliae ...

Dominus admiratus monsignor de Claramont..... Monsignor Premogier.....

sexaginta vegetes pulveris (dans la Cordelière)

Quam cum videret quidam Gallus qui maluit haereticus quam christianis mori, omnem piulverem navis suae incendit.?....

les morts....

"exceptis sexaginta ex nostris natantes duae naves nostrae cum maximo periculo suo exceperunt.... Perpauca Galli evaserunt qui omnes a nostris capti illico ad Magestatm Regiam ducti sunt...."

- Montmoret  H.: Herveis.

- Morice DOM : Histoire de Bretagne, 1756,  t. II, p. 241, 

Ecrit que Primoguet est sorti de Brest pour combattre les Anglais......

ses source sont  d'Argentré, ch. 66; Alain Bouchard, fol 249,  et Mémoires  de du Bellay, I. p. 6.

-Il est inutile de consulter Sir Nicholas Harris Nicholas "History of the Royal Navy", London, 1847; il ne va pas au delà du règne de Henry IV.

- Nonus S-A.: Notions historiques sur le Finistère , Notice Primoguet  né à Saint-Pol de Léon.

- Poésies Françoises des XV et XVI° siècles

Morales, facétieuses, historiques

réunies par M. Anatole de Montaiglon

Paris, Jannet, 1857, in-12°, 351 p. Bibl. Elzevirienne, t. VI

Confusion entre Prigent deBidoux  et Primoguet

Cite Martin du Bellay

Cite Alain Bouchart, in-extenso.

prétend que la Cordelière serait postérieure à la mort de Howard .... p. 97-101....

Ballade en forme de déploration que fait ung Angloys sur la mort de Milort Havart.

- Ponsonhaille Charles : L’année Française, 1903 ;  Un héros par jour, p. 243.

Cet auteur précise que Pierre Choque participa à la campagne de Mytilène en 1501

- Marino Sanuto XV,  227: [Summary of news from England received on 14 Oct. from Piero Lando, ambassador with Gurk, viz.:—]

Detailed account of the expedition to Brittany which left Portsmouth on 9 Aug. and encountered the French fleet at Brest on St. Laurence's Day. Exploits of the Admiral and Sir Anthony Utrect, destruction of the carrack of Brest called La Reine and of the Regent which boarded her, &c. With the Regent perished Sir Thomas Kenivet, grand esquire of England and captain, and Sir John Caro; and of French perished the lord of Promagier, captain, lord Gabriel de Chacho, lord Simon de la Hay, lord Camangel, the Seneschal of Morlaix and 300 gentlemen. Don Juan de Lescorno, the King Catholic's captain, with 15 great ships and 8 small, arrived at Hampton on 8 Sept., and the combined fleets will make an expedition as soon as weather serves. In England we have had no news of the siege of Bayonne for five weeks down to 14 Sept. The King has ordered four ships of 800 tons each to be built by Easter next, and has bought 12,000 suits of armour from certain Staplers. The Scots have good peace with him as yet.

- Provini Sandra : Humbert de Montmoret, L'incendie de La Cordelière: l'écriture épique au début de la Renaissance, textes présentés et traduits par Sandra Provini ; avec une préface de Perrine Galand-Hallyn. La Rochelle, Rumeur des âges, 2004.

L’ouvrage contient : L'hervéide, par Humbert de Montmoret, trad. de : Herveis ;

Chordigerae navis conflagratio, de Germain de Brie

Edition en ligne sur le site Gallica de la BnF de l'édition de 1513.

- Rabelais F. : Quart livre

- Spont A.  : Letters and papers relating to The war with France 1512-1513,

London, 1897.

Cite Holished, Bouchart, Polydore Vergil.

1- donne, entre autres, Lettre de Bavarin, à Francesco Pessaro Londres le 5 septembre 1512, pièce 33, p. 52.

Le feu fut allumé après 2h 1/2  de combat. (d'après le rapport d'un pilote français rescapé).

"Come, hessendo per avanti ussito d'Antona (Southampton) velle 50 ... dove inteseno in porto del Brest erano 27 nave grosse armade per ussir fuora. Et cussi la dita armata di Franza ussite fora, e sorti tre mia lontano dil porto, la qual, auto vista di la englese, lassono l'anchore per ochio e tornono in porto predito; ma resto fuora do nave le piu grosse, tra le qual la grande charachia die Brest de portada de tonelli 1500, in ordine. El vento era grande e grosso mar, tamen , maistro Thomaso Chanivet, capitano di la nave dita Regente, qual non era a tonelli 500 a quella di Franza, e una altra naveta Rnglese, andono adosso a questa grossa Francese e la sfondrono. La Regente se ando a bordar, e gitato el ganzo, se inchadenono insieme. Fo combatuto assai; duro la batglia hore 2 1/2, morti de una parte e l'altra assai, tandem Englesi resto vincitori. Visto cussi Francessi, per non venir in man de Englesi, gio il focho per brusar englesi e l'una e l'altra nave se destruse.....

Questo se ha dal nochiero e altri presi vivi...."

Cité dans Sanuto, XV. 209.

Spont cite mais ne donne pas une autre lettre également dans Sanuto , xv. 192.

2-Lettre  de Piero  Lando,  agent vénitien du cardinal de Gurk, au conseil de Venise; Verone 12 octobre 1512 , donc déjà un mois après l'évènement.

pièce 39, p. 61-63:

`Cette lettre informe que les français étaient mouillés près de terre (entre Bertheaume et Camaret ?) L'amiral anglais suivi de Antonio de Utrect attaquent l'amiral français sans lui laisser le temps de lever l'ancre et l'obligeant à laisser courir en mer .

" ... In tal maniera, che la vigilia di Sancto Laurentio, sul tardi, have vista de la terra di Britania et cossi con poche velle la  costezorno tutta note. Et venuto il di sequente, zercha 11 hore da matina, sopra Breste, la guardia di la galia dil ditto admirajo discopri zercha due lege di lontano in bocha dil colfo di Breste molte nave , quale era l'armata Francese. Et andando con summa letitia a la lor volta, la nave de dicto Admiraio.... et una altra....de la qual era capitano uno valente cavalier chiamato missier Antonio Utrect, lassando uno quarto di lega le altre nave, da dreto, a fin li Francesi che erano a l'anchora et tanto vicini di terra non si fusisseno, come tutta volta fesseno. Niente di manco el dito Amiraio tirando infinito numero di bombarde alla nave del amiraio de Francia, nè li dando agio de sarpar le anchore, ma  costrengendolo a lassare correre in mare et de un colpo de una grossa bombarda rompendoli l'arboro, havendoli morto et feriti piu di 300 homeni, se salvo in tra gli scogli....

Nel qual tempo, la nave de toneli 400 si messe sotto la caracha di Breste chiamata la Reina, dove.... et bombardandola ... in momento li feze una brescha si grande, che era a li Francesi impossibile poter piu sostenir sopra l'aqua la dita caracha et che non andasse in fondo. Sopravenendo il restante de le nave d'Inglatera la nave Rezente... ando abordar ed investir la dicta characha... Tamen subitamente si apizo el fuogo ne la polvere dove ne era 300 barili per servir a la armata francese, et fo el fuoco tanto impetuoso.. che si atacho in la Regente, et brusarno tutte due....  De li francesi solo sei qual furono presoni...."

Cité  par Sanuto, xv. 227.

3-Pièce  43 , p. 65:

 Plainte de Rigault de Berquetot  (Nef de Dieppe) contre l’Amiral de Clermont , ex A.N. V5 1044,  signée du 29 décembre 1512.

" je ditz que le jour Sainct Laurent dernier, moy estant au service du Roy en sa nef de Dyepe en l'armée de mer que le dict seigneur avoit près de Brest, où estoit le visadmiral, l'armée d'Anglaterre se trouva celle part et assaillit l'armée du dict seigneur.; ce que voyant, le feu capitaine Pozmoger comme vaillant et vertueulx, estant en la nef de la Royne, donna parmy ladicte armée d'Angleterre et fut abordée par la Régente, du party des Anglois.

Et comme je voulois ly donner secours et ayde cinq navires dedicts Anglois assaillirent la dicte nef de Dyepe où j'estoye, et avec eulx combaty environ sept heures... Et par les Guérandais qui vindrent environ une heure de nuyt fuz secouru de sorte que ladicte nef fut saulvée et à l'heure s'enfouyrent lesdicts navires anglois qui combatirent la nef de Dyepe......"

Remarque 1: Les français ne pouvaient pas combattre longtemps si leur poudre était conservée sur un seul navire ce qui expliquerait qu'ils soient rentrés à Brest ?

Spont est antérieur à La Roncière et postérieur à Jal

Il s'appuie sur:  Holinshed et Polydore VergilHistoriae libri 27, Basilae, 1570, (ex Jal ), (v.p. xi) (également cité par Jal.)

Par ailleurs, Spont , p. xii, donne les instructions et l'indenture de Howard ex Rymer's Foedera , ed. 1741. vi. 30 b.

Rend compte  de la campagne à Bertheaume et au Conquet  6 et 7 juin 1512. p. xvii et s.

Exprime des doutes sur l'identité exacte de la Cordelière, alias Nef-de-Morlaix ou Nef-de-Brest? les deux appellations  figurent dans les listes navales, p. xxii.

Fin des notes tirées de Spont

- Toudouze G.: Aventuriers bretons sur les Océans, Terre de Brûmes édition , in-8° long, 243 p.

Cite :

-Belcarius  alias François de Beaucaire : Rerum Gallicarum commentarii ab anno MCCCXLI ad annum MCLXXX.

-Paul Jove. l'Historia sui temporis ab anno 1494 ad annum 1547, l

-Le père Lelong.

-François Godwin, Rerum Anglicorum sub Henrico VIII… Londres 1616.

-E. Herbert,  Historien de Henry VIII, De Rreligione Gentilium.

-le père Daniel, Histoire de la milice française (1721)

-David Hume : History of England. voL iii/6.

Cite le maître Martin Le Nault p. 89. Pilote  sauvé pensionné plus tard (Cf. Catalogue des actes de François 1er- juin 1515), p. 90.

Howard à bord de la Mary-Rose. p. 88.

Lettre de   Wolsey? "un qui aima mieux périr que se rendre", p. 90.

- Vergil Polydore : Historia Anglicana libri 27, Royal Historical Society 1950.  Et Basilae, 1555, B.N. f° Na 4 A p. 630.

"Ante Brestanum portum in anchoris longeque a reliquis stantem....

Erant in classi anglia duae maximae naves quam une praerat Carolus Brandon eques et alteram ducebat Thomas  Cenevettus (Knoret)..... plus animi quam usus habens re militari Hi quos gloriae cupiditas inprimis ad virtutem excitebat.... Britaniorumque cursu recto patebant. Sed Carolus velociori progrediens gradu, prior ex alto conspexit unam galliam navem, ante Brestanuim portuum in anchoris stantem...... Facit idem Carolus audacter procedens ut cominus manum causerat.....Subito insequitur, una tantum navicula comitatus, ac in Franam navem majoris animo quam consilio fertur..... Hic invectis derepente catenis, pugnam atrox commititus & summa contentione pugnatur, non solum maritima, sed prope terrestris cum jam pateret a navi ad navem transitus.

Bene multi propugnatores aut in vestigio interfeciebantur aut in mare misarabiliter praecibantur, cum altera navicula extrapraelium circumeundo gallicam navem ita tormentorum ictibus perforavit ut diversis locis in locis aquam reciperet..... Iam per hoc ab hoste non mediocri accepto detrimento, parum aberat quin Anglus superiore esset, cum media dimicatione sive hostium desperatione ut ne perirent inutili, seu caso aliquo ut sit, ingens flama continuo emicuit ex gallica nave......."

The Anglicae Historia of Polydore Vergil, 1485-1537 ed. with tranl. Denys Hay, Camden series, vol LXXIV, Londres Royal Historical Society, 1950.

Res  4° Na 315-III (74) " Erant in classi anglica duae maximae naves.... Carolus Brandon.... ante Brestanum portuum in anchoris longueque a reliquis stantem.....

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A propos de  La Cordelière l’expédition de Mytilène :

Cf. BnF Fr. 5091. Le Voyage de Gennes.

Parchemin, V-40-VI f. 320 x 210 mm. (Reliure en maroquin rouge à filets dorés, fin XVIIe - début XVIIIe s).

Dédicace à Anne de Bretagne. Après mai 1507.

Le texte serait de Jean Marot (1450?-1526) & le décor de Jean Bourdichon (ca 1457-1521).

Au f. Av, note de l'abbé Claude Sallier (garde au département des Imprimés, 1726-1761) : « tiré du garde meuble de Versailles et remis par Monsieur Hardion pour la Bibliothèque du Roy ».

 

 

 

 

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