Pour une évaluation de l'histoire de la cartographie nautique

L’homme dans la nature et dans la littérature.

 

 

Platon aurait fait dire à Socrate, dans  un dialogue de Critias : 

Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer.

(Platon, Dialogue de Critias l’Atlantide)

Avant lui, l’Odysée évoquait des voyages qui semblent remonter antérieurement à toute source écrite.

Que dire de ces voyages entrepris par les navigateurs de la Reine Hachepsout 1800 ans avant notre ère?



Bas relief de Bar el Bahari temps de la Reine Hachepsout. @

Ou de celui qu’un autre pharaon,  Nechao, envoya, aux dires d’Hérodote, faire le tour de l’Afrique par le sud et ce  environ  -600 ans encore avant notre ère?


C’est donc par des traditions transmises par la littérature,  que nous avons connaissance, sinon de voyages absolument vérifiables, du moins de l’existence de ce que Fernand Braudel (La Mediterranée »  qualifiait de barques processionnaires, qui ont pérégriné au long des côtes pendant un temps indéfiniment long.


Parmi les ouvrages les plus connus :

Le voyage de Saint Paul, de Césarée, à Malte, puis à Rome  ( Cf. Pomey Patrice: La navigation dans l'Antiquité. Edisud, Paris,  1997, in-4°, 206 pp.).
Sources : Actes des apôtres
(xxvii, 1-44; xxviii, 1-13) et Luc.

Le thème du naufrage fait déjà recette...

Flavius joseph signale la perte de 600 personnes dans un naufrage qui eut lieu en Adriatique, (Cf. la préface à l'Histoire ancienne des Juifs et La guerre des Juifs contre les Romains, 66-70 av. J.C.  ed. Lidis, Paris, 1968, in 4°,  texte en français moderne par J.A.C. Buchon, p. 11.  
On y lit: "le vaisseau dans lequel nous étions au nombre de 600 fit naufrage en Adriatique mais après avoir nagé toute la nuit, Dieu permit qu'au point du jour nous rencontrâmes un navire de  Cyrène qui reçut 80 d'entre nous.                   

"Quand tu passes la cap Malée dis adieu à ta maison...."(Strabon VIII. 6. 20.)



Le théâtre de toutes ces aventures est la Mare Nostrum, parfois la Mare Erythrae, notre Ocean Indien .


Quelques peripli:

Périple du Carthaginois Hannon # V° s. de Cadix aux côtes de l'Afrique atlantique; transcrit sur une stelle retrouvée à Carthage.
Le texte en est donné par Muller in Géographi graecis minores, vol 1, p. 4-14.

Périple du Carthaginois  Himilcon # -450. Cité par Festus Avenius. (Ora maritima v. 409 et 112-118, trad. Panckoucke 1843) et par Pline, aurait visité les Cassistérides.
 

Le périple de la mer d’Erythrée ,  (manuscrit Byzantin, Bibl. Heidelberg/ BM. Edité en 1553, réédité en Anglais par Hakluyt Society, second serie, n° 135)

L' Itinéraire maritime d'Antonin, avec ses distinctions : Portus, positia, plagia. (port d'hivernage, mouillage, plage)  qui cite Pise comme portus- Ce qu'ont confirmé les fouilles archéologiques qui ont mis à jour à peu de distance de la tour un total de 17 épaves dont une contenant les restes d'un lion et de sa cage. Cf. Le navi antichite di Pisa, Ed Polistampa, Firenze, 2000.

Le Stadiasmus Maris Magni, texte grec du 2° siècle,  inséré dans la Chronique d'Hippolyte de Rome, traduit en Latin par Muller en 1855, ( cf. Géographi graecis minores, vol 1, p. 427 et s)  . Il fournit une nomenclature comparable à celles de Strabon et Ptolémée. Sa traduction fut reprise par O. Cuntz en 1905. C'est une sorte de dictionnaire (antérieur aux invasions arabes de l'Afrique) des havres de Méditerranée. L'auteur indique les distaances (en stades) qui les séparent les uns des autres.

Certaines côtes sont manifestement décrites, à l'intention de navigants, en particulier aiguades.




D’autres littératures, indiennes par exemple, évoquent les mêmes thèmes.

La littérature arabe reprendra également à son compte l’image d’un milieu hostile.

Relation (anonyme) de la Chine et l'Inde # 851 a.d.

Voyages de Sindbad

Merveilles de l'Inde

Plus près de nous:

De itinere Frisonum in Quinti Belli sacri sciptores minores, # 1189,  (Cf.  Société de l'Orient latin, Genève, 1879, doit être lu comme un périple .

Il  évoque nos eaux du Pen-ar-Bed.


 

Tous ces ouvrages parlent de promontoires, de bateaux, mais avant tout, du troisième homme celui que rencontre,  étranger, ami , hostile, capable d'échanger.

Cet homme qui va sur la mer, mesure le monde à proportion de ses propres dimensions : Le doigt, la paume, la coudée la brasse, le pas pour les longueurs et par conséquent pour les volumes.

Pour le tempos , ce fut en jours de mer.

 

Cet homme de la mer est marchand. C’est dire qu’il communique avec ses voisins.
Ses voisins communiquent avec d’autres qui à leur tour entretiennent d’autres relations avec d’autres peuples.
A chaque escale, des truchements entendent les idiomes des tribus  frontalières. C’est sans doute ainsi que l’image de contrées lointaines est recueillie, déformée, fixée dans la mémoire collective  par la littérature.


Pas plus qu’Idrissi,  Ulysse, n’est pas venu en personne, jusqu’à nos Cassistérides.

Hamon peut-être, qui aurait laissé son nom à South et North Amton en Bretagne insulaire ?

Mais s’ils ne sont pas venus en personne, certaines commodités ont,  elles transité.

L’étain entre autres.

On a trouvé dans le Mékong des monnaies romaines à l'éphigie de Constantin et
les annales de la 3° année de Tching-Wang, (-113) mentionnent des hommes:

venus de l’Empire du Ni-Li,  à bord de maisons vagabondes flottantes qui se sont rendus à la cour.
Cf. MG. Pauthier,  La Chine ou description historique, géographique et littéraire de ce vaste empire,  Paris 1837. Pauthier est aussi l’éditeur et commentateur du Livre des Merveilles de Marco-Polo.

Comme on le constate, il n’est point fait mention de carte ; tout au plus de vagues indications  d’orientation, toujours  correllées au couchant et au lever du seleil et de quelques astres très visibles .

Les distances sont indiquées en jours de voyage.

Dans l’Himalaya les sherpas indiquaient les journées jours de marche, moins nombreuses en redescendant qu’en montant.


Les castes sacerdotales, gardiennes de la mémoire,  tant en Chine, qu’en Mésopotamie et en Egypte s’attachaient à l’observation des astres et tentèrent d’en rendre compte afin de pouvoir prédire certains événements, tels que équinoxes,  solstices, qui marquent la succession des saisons.

On reste confondu par la stabilité de ces établissements qui durèrent suffisamment longtemps, en des temps où la mémoire des observations ne semble pas encore avoir été supportée par l’écrit, pour parvenir jusqu'à nous.

Je pense à Stonehenge , par exemple et à la mise en évidence de la rétrogadation des équinoxes dont l'expression grecque ets due à Hipparque, (un degré par siècle qui me semble avoir demandé une mémoire de plusieurs générations)

Les Indiens , comme les Chinois, avaient eux aussi quantifiée cette rétrogradation des équinoxes.

Si ces considérations étaient bien étrangères aux marins  qui menaient leurs barques « processionnaires » ( selon l’image inventée par Fernand Braudel  in La Méditerranée, la cartographie a pourant émerger de cette quête de compréhension du monde,  Géographie, du mouvement des astres, Cosmographie .

Ce fut Strabon, (Géographie) ,contemporain du Christ, pour qui les notions d’orientations sont encore assez imprécises.

Ensuite  Ptolémée # +150 Composition mathématique, Géographie, qui reprend l’ensemble des travaux antérieurs, tant de Mésopotamie et des Indes, que de la Grèce.

Ptolémée fournira des tables astronomiques qui seront utilisées bien plus tard par Alphone X le Sage en Espagne. 
Reprises par Regiomontanus (Koenigsberg) puis par les tables d'Evora, ces éphémérides fourniront des prédictions de longitude du soleil sur l'écliptique, en déduiront sa déclinaison et aboutiront à des tables de déclinaison solaire. Ces tables étaaient établies pour quatre ans,  pour tenir compte du saut d'un jour lors de l'année bissextile en année julienne. (Il faudrait  évoquer les calendriers  et le Temps...)
Les Portugais éditeront ces tables et  fourniront à leurs capitaines, des moyens graphiques de les établir. (Ceci fera l'objet d'une autre communication).

C'est dans ces tables que Guillaume Brouscon, cartographe établi au Conquet,  puisa

les éléments de sa production. [ Les cartographes du Conquet ]

Ptolémée avait proposé des représentations de la sphère terrestre sur un support plan.
Il concevait délà la terre comme comme sphérique.
Des astres  fixes les uns par rapport aux autres tournent autour de l’axe des pôles et leur rotation forme un jour sidéral. Divisé en 24 heures de chacune 60 minutes (temps sidéral).

Comme dans l’astronomie indienne, les astres  mobiles sont le soleil, la lune et les planètes. Leur mouvement est supposé circulaire.
Un système d' épicycles rend compte d’anomalies constatées. Je note que les Indiens utilisaaient une numération identique et faisaient usage d'observatoires à  quadrants de grandes dimensions . Celui de Ulug Beg , au XV° siècle, à Samarkande, nous est parvenu.

Ce sont les bases de l’astronomie moderne.

Il faudra attendre Kepler et Newton , faisant suite  aux apports par Gallilée d'instruments d'optiques, pour remettre en question ce système et lui donner une explication plus conforme aux observations les plus précises réalisée en leur temps.
Grâce à l'usage d'nstruments d’optique  inirié par Galilée et  amélioré par ses successeurs, la connaissance de la mécanique célèste se fit de plus en plus précise et redit compte des observations de plus en plus précises.  Cassini I, par exemple, établira les premières tables de coucher et lever des quatre satellites de Jupiter. Ce travail permit, au moyen d'une lunette de quinze pieds, à A. Frézier de corriger la longitude de la côte chilienne en 1713. voyez
[ Frezier ]

Ces savantes combinaisons  d'observations ne sont connues que d’une toute petite société de gens animés du désir de la connaissance, qui sont souvent très éloignés de la société marchande comme des sphères temporelles.

Marchands et marins les ignorent

L’expansion démographique de Rome avait eu pour conséquence une augmentation des importations de grains en provenance d’Afrique du Nord, puis d’Egypte. Les ruines du port de Rome, aujourd’hui en partie couvertes par l’aéroport, témoignent de la taille  du nombre de navires qui débarquaient ces blés. Marchands, politiques et marins avaient mis au point une méthode de transport  par des flottes de l’Anone qui transportaient plusieurs centaines de milliers de tonnes à chaque moisson. Nous ne trouvons aucune trace de carte destinée à la navigation. Par contre les administrations de l’Empire  se préoccupaient des levées de l’impôt et des distances séparant les cantonnements des légions des villes et localités de tout l’empire. C’est ainsi que nous est parvenu la carte dite de Peutinger, qui schématise les routes et distaances de terre de tout l’empire,  et en pas romains naturellement. Ce document du 3° siècle est conservé à la BN. de Vienne. Il mesure 6 mètres de long par 30 cm de hauteur.

Extrait de la table de Peutinguer

Paradoxalement lorsque les marins atlantiques commenceront à faire usage de cartes elles ressembleront à cette carte de Peutinger.

comme on le voit sur cet itinéraire de la pointe du Finistère, ci-dessous...

Extrait du livre de mer  anonyme XVI° siècle, Bibl. comm. Anvers  B 29166, in  J Dénucé  & D. Gernez , Académiede Marine de Belgique, 1936.

 

 

Jusqu'au milieu du XV° siècle on continuait à mémoriser la route, ici celle de Gibraltar à la Mer d’Azov. Voyez L. Dati da Sfera 1435

Manuscrit de L. Dati, Scheepvaarts Museum Amsterdam @.

L'exemplaire de la Sfera de L/G. Dati, conservé au Scheepsvaart museum, d'Amsterdam est un in-quarto.

L'écriture, une cursive italienne, semble écrite d’une seule main, identique à celle de la souscription, qui se trouve au folio 24, "Finito discrivare in Roma e istoriare questo di viii di frebraio 1452 ede d Antonio Paltoni da Siena/ Deo gracias, Gregroius Dathius." Leonardo Dati, étant décédé en 1425, nous sommes donc en présence d'une copie. Le texte est entièrement rédigé en vers. Le support est un papier. Luccia Bertolini de l'Université de Pise a consacré un important travail à cet auteur . Ce que je cite ici ne constitue que le Livre IV de la Sfera .

La diffusion de ce texte,  reprise de génération en génération nous a laissé quelque 250 copies.

Ce n’est qu’au XV° siècle que les spéculations trigonométriques et astronomiques   entreront peu à peu dans l’univers des marins.

Comme les flottes de l’Anone, comme le navire emprunté par Saint-Paul, tous les bateaux de Méditerranée et d’Europe continuèrent leurs navigations procéssionnaires au long de portions d’itinéraires, maintes fois  pratiqués .

De débarquement  en rembarquement , sur d’autres navires pour des sections ultérieures,  sous la conduite de pratiques locaux ; les marchands  faisaient l'acquisition d'un savoir nautique assez fiable pour assurer le transport du volume d'échanges entre tribus, peuples,  plus tard, nations.

Un cheminement lent, taxé de nombreux péages.  Parmi eux, ceux qui étaient perçus ici dans nos ras de Saint Mathieu et de Sein.

Les religieux du Moyen-âge, souvent hommes de science, semblent avoir perdu de vue  les appiquations nautiques, des travaux de Ptolémée,

  voir: [ Marteloire ]



Les auteurs ,chrétiens comme musulmans, représentaient le monde par des cartes circulaires, dites en « T » dont l’axe central était la Méditerranée et qui étaient toutes centrées sur Jérusalem.

Mappemonde de Béatus de Liebana (#780) situe l’éparpillement des apôtres après la Pentecôte et emprunte les notions de géographie exposées par Isidore de Séville

Ces hommes imaginaient le monde comme un disque entouré d'océans. La terre était divisée en trois continents : Asie , Afrique, Europe  qui correspondent respectivement aux territoires des descendants des trois fils de Noé: Sem , Cham, Japhet , séparées par des cours d'eau dont la Méditerranée. Au centre du monde Jérusalem la ville sacrée,  umbiculum mundi selon la cosmogonie chrétienne médiévale .
Le voyage aux enfers dans la Divine Comédie commence depuis le sous-sol de cette ville.

Il semble que  Gerbert d’Aurillac, futur Pape  de l'an mil,  qui ait rapporté de Saragosse, des ouvrages de « Ptolémée » ( La Géographie et peut être  la Composition mathématique) en version arabe qui fut traduit en latin.

Il fallut attendre le concile de  Ferrare, en 1437, pour que le futur cardinal Bessarion, apporte en Occident des livres de  « Ptolémée » rédigés en grec que le pape fit traduire et qui fut dès lors  la source de toute les traductions ultérieures.



 

 

 

Les temps changent

 

 

Avec les Croisades, il fallut transporter des troupes et tout  ce que cela supposait d'effort logistique.

Lors de la troisième croisade, en 1181, l’Empereur Frédérick emmena dix mille hommes  qui partirent de Frise à bord d'une centaine de bateaux en vue de rejoindre les Croisés à Acre . Leur flotte passa par nos ras.

Quelques décennies plus tard, en Méditerranée, les deux croisades de Saint-Louis mobilisèrent les plus gros navires, génois et vénitiens, du temps.

Rien ne pouvait se concevoir sans une pratique de navigation plus sure et plus rapide que par le passé. Ce n’était plus l’heure de faire procession de crique en baie.

Marino Sanuto dans Screta fidelium Crucis, tire  les leçons des échecs militaires des Francs , en particulier de Saint-Louis, en Terre sainte,  et  il précise, parmi les moyens à mettre en oeuvre pour réparer ces échecs, les routes et escales les plus sures  pour acheminer les troupes nécessaires à l'entreprise.
Parmi l'ensemble de ses recommandations on trouve des détails sur la construction des navires , la coupe des bois nécessaires, le carénage et l'appliquation d'enduit destiné à empêcher le travail des tarêts "vermis biscialis"( etc. Livr ii chap 12).
Il fait mention d'un voyage effectué personellementà bord d'une galère armée à destination de Bruges . (p.124 de l'éditionP. Lock par Ashgate.)
Il fournit distances (en miles et encablures, p. 143 op. cit. ) et les  orientations en points de compas. L'analyse de ses suggestions suggère l'utilisation d'une rose du compas graduée en au moins 32 et peut-être 64 points, ce qui me semble pouvoir attester les prémices de la division en 360° que nous connaissons et en tous cas justifier la relative exactitude des relèvements indiqués par les carte de ce temps.; Cf. Screta fidelium Crucis, Livre ii ch. 25., 1485.  voyez http://onlinebooks.library.upenn.edu/webbin/metabook?id=sanudodiary

C’est dans la Chronique du Religeux de Saint-Denis, que se trouve la première attestation de l’usage d’une carte dédiée à la navigation en Méditerranée. Le chroniqueur écrit que lors de sa seconde croisade, etant depuis quelques jours eb mer,  le roi demanda  où il se trouvait,. Les capitaines lui montrèrent une Chartam nauticam et dirent qu’on verrait la terre deux jours plus tard, ce qui se fit.

 

Cette première carte  était certainement comparable à la Carte pisane qui nous est parvenue.  Un consensus place sa confection entre 1260 et 1290. 

Cette carte est couverte d’un réseau circulaire de 16 points équidistants en angle et reliés deux à deux.
Cette figure servait à retrouver la route,  lorsque le navire avait dû changer de cap par suite ,par exemple d’un changement , de vent.
marteloire

La Calamite

Certaines propriétés de  la magnette étaient connues depuis longtemps. Saint-Augustin, patron des magnétiseurs, l’utilisait pour soulager certaines douleurs # 400.
Isidore de Séville, † en 570 à Cartagène,  savait qu’elle fixait le fer. Ethymologie

Alexandre Neckham † 1217,  in Speculum Speculationum , cherche une explication au phénomène magnétique.
En 1240, un poème de Jacque de Vitry évoque cette pierre noire et brunette qui frottée à l’aiguille lui donne la capacité d’indiquer l’estoile du nort.
En 1269, Pierre de Méricourt écrit Epistola de magnete.

Compas magnétique  ex. Pierre Péllegrinus dit Pierre de Méricourt "Epistola de magnete"

On dit que ce sont les Chinois qui auraient montré l’usage de l’aiguille aux marchands arabes et que, par ceux-ci, les Européens en auraient eu connaissance.

Un pilote amalfitain, Flavio Gioa, qui est réputé avoir créé le premier compas suspendu en 1303.

En 1319 on trouve un inventaire de galère de Marseille "lapis ac aculea de navegari" .

L''inventaire du mobilier de Charles V, en 1379, mentionne "aiguylle de mer; en un estuy de cuivre".

Un acte d'origine siciienne atteste plusieurs appareils nautiques aiguilles et cartes, . Cf. Un inventaire de bord en 1294  par Ch. de La Roncière, in Bibl.  de l'école des Chartes t. LXVIII, 1897.

Ramon Lull fait allusion à l'aiguille magnétique dans Arbor Scientiae (ca 1295).
On y lit: Marinarii quomodo mensurant miliaria in mari et habent, chartam, compassum, acum et stellam.  Sous la rubrique  Miliaria in mari, il indique la manière d’évaluer  le rapprochement du but obtenu, selon la route suivie et la distance parcourue.

De son côté le Compasso de navegare, Codex Hamilton 396 du Staatsbibliotek, à Berlin, établi entre 1226 (-date de création par Saint-Louis du port d'Aigues mortes-) et 1295- ( date de l'Incipit-), divise l'horizon en 16 points eux même divisés en 8.
Ce sont donc 128 directions ou caps, séparés d'un peu moins de 3 degrés d'angle qui fournissent les routes d'un point à un autre de la Méditerranée. Ce Compasso de navegare pourrait avoir été complété par une carte à marteloire  semblable à la Carte pisane.

Je précise  toutefois qu'on ne connaît pas le moyen de diviser graphiqueement un angle quelconque en trois parties égales . Ce qui pose la qestion de la précision des graduations de la rose lorsu'on  passiait de  32 quarts à 360 dégrés.

On se souviendra qu'une première description de quelque chose qui ressemble à ce que nous appelons un compas se trouve dans Philippe de Mézières in Le songe du vieil pélerin", ch. xLv , BN. ms fr. 9200, f°290 v°.


Sans compas magnétique, pas de carte à Marteloire, pas de navigation hors de la vue de terre.


La première attestation  de marteloire  isolé se trouve dans un inventaire de 1390: " unum martelogium....item carta una pro navegando".

L'inventaire du navire Saint-Nicolas de Messine , réalisé lors de sa capture par une galère de Grimaldi en 1293, mentionne "trois mappemondes, dont une "mappamundo unum cum compasso" , et une "calamita cum apparatibus suis" et plus loin "bussula de ligno una in qua erat argentum ruccum in pondere uncia una et media" de contenance d'une once et demie de vif argent (mercure) Cf. Un inventaire de bord en 1294 par Ch. de La Roncière, in Bibl. Ec. des Chartes t. LXVIII, 1897.

 

On lit dans Ramon Lull, Arbor Scientiae (ca 1295):

'Marinarii quomodo mensurant miliaria in mari?' ..Et hoc instrumentum habent

chartam, compassum, acum et stellam maris» [CAMPBELL, 1990, p. 98] et La Roncière, ci dessus..

Premières utilisations commerciales attestée de Carte à Marteloire et compas magnétique

Michel de Rhodes est contemporain de Dati et du livre de mer conservé à la bibliothèque municipale d'Anvers. Il embarqua sur un navire de Venise en 1401. Il fut d'abord comme homo da remo, avant de devenir Nocher, puis capitaine . Il fit plusieurs voyages , "en marchandise", à destination de Bruges et Londres , puis il commanda des galères sutiles escortant des convois de Constantinople et Tana. Il nous a laissé un manuscrit qui traite, entre autres choses, des méthodes permettant à un navire, dévié, de retrouver sa route à destination. Il traite aussi du calendrier , des mouvements de la lune, et parconséquent des marées. Son portulan décrit les routes ( à environ un point, 11°,25 près) pour aller d'une escale atlantique à l'autre et pour entrer en Flandres par L'Ecluse. mais aussi les Dardanelles et la Tana .

Dessin de galée de Venise, ms de Michel de Rhodes. Bibl. Marciana Venise, ms it. Cl 4, 170.

 

Galée ex. manuscrit de Michel de Rhodes XV°

on peut voir le manuscit sur le site ci-après

http://brunelleschi.imss.fi.it/michaelofrhodes/manuscript.html

 

 

Le Marteloire, document présenté par l'auteur au congrès CTHS Bastia, 2000.

J'y explique l'usage graphique et le processus d'élaboration progressive de la carte nautique à partir de données routes et distances accumlées par les barques "processionnaires"

 

 

Ces nouvelles méthodes n'eurent pas que des conséquences en matière de navigation.

Elles accompagnèrent le développement du transport maritime et la diffusion de marchandises et parconséquent  l'expansion des échanges entre peuples..


 


Ci dessous: Une partie de la Carte pisane, modifiée -couleur eau pour la mer et l'océan- En haut la "masse" angleterre, en bas à gauche Bayonne en bas au centre les Baléares et une saillie au centre en face de l'Angleterre : Uxana (Ouessant)
On remarque que Ouessant est placé sur un des points du marteloire.

On note en divers endroits de la Pisane, ici en bas à gauche un carroyage différent qui n'est pas associé à une ligne du marteloire et dont les diagonales sont pointées vers le Nord. Il s'agit probablement d'un carroyage initial destiné à noter les relévements et distances réciproques de localités extérieures à la zone décrite par le marteloire.
La pisanne est bâtie sur deux marteloires accolés un pour l'ouest l'autre pour l'est de la Méditerranée.

La carte pisanne fait pendant au Compasso da navigare lequel est conservé à Berlin et qui fournit, sous forme de texte, les principales indications que l'on trouve ici sous forme de carte.

Il est possible que ce texte  ait été attaché à une carte semblable à la carte pisane.

 

En 1313 , la côte atlantique de l’Europe, informe sur la carte pisane, prend un contour reconnaissable, Espagne, Portugal, Golfe de Gascogne, pointe d’Armorique , côte sud de la Bretagne insulaire, l’Angleterre. Les relèvements réciproques pris sur les routes principales sont à quelques degrés près de celle que nous connaissons. Cf. Petrus Vesconte. C'est une conséquence des séjours de Galées Génoises entretenues en Manche par Ohilippe le Bel (Cf. La Roncière Blocus de l'Angleterre sous Philippe le Bel) C'est aussi le début des convois de Venise vers les Flandres.

On comparera cet itinéraire avec ce que montrent les cartes suivantes:

Petrus Vesconte partie gauche contour de l'Espagne atlantique et de la côte française plutôt correct 1313.

 

 

En ce temps là on ne connaît pas la déclinaison du champ magnétique.

C’est pourquoi l’île de Rhodes et Calpe (Gibraltar) qui sont à la même latitude (on le savait depuis Ptolémée) sont sur une ligne  inclinée de 10° par rapport à l’horizontale.

 

Sur le portulan de Dulcert  ci-dessus on voit le décalage de la ligne Gibraltar-Rhodes résultant de l’ignorance de la déclinaison magnétique qui est de -2 à Gibraltar et +8 à Rhodes.

Sur le portulan d’Olive dessous au début du XVII° siècle l’erreur est rectifiée.

 

Dès 1315, des cartes permettent aux galées de Gènes et de Venise de rallier directement Bruges. Les marchandises  évitaient les innombrables péages des routes de Champagne et les péages maritimes.

Ce fut le développement de l’industrie des draps en Flandre. Ce fut aussi le début de l’élevage extensif du mouton en Angleterre et aussi celui des guerres de Cent ans.

Parmi les nouvelles méthodes de navigation, calcul digital, de l'âge de la lune et par conséquent des marées.

 

Pendant ce temps:

Ibn el Battoutah parcourait le monde connu,  du Maroc jusqu'en Chine.

A la veille des garndes découvertes des navigateurs arabes et indiens traversaient l'Océan Indien, au moyen d'algorytmes portulans et d'un instrument de mesure de la hauteur de l'étoile polaire le Kamal.

El Majid, semble avoir utilisé des supports écrits pour transmettre ses routes à ses collègues.

Ce serait lui, le pilote arabe, Malemo (Moualim) Kanaka, qui, selon mes chroniques portugaises, aurait conduit Vasco de Gama de L'Afrique à l'Inde. (Cf. G. Ferrand Instructions nautiques et routiers arabes et portugais des XV et XVI e siècles, A la mémoire de Léopold  de Saussure 1866-1925, Lieutenant de vaisseau de la Marine Française astronome sinologue).

Trois autres routiers attribués à El Majid furent publiés par Chumovski.

(Le ministère de la Culture d'Oman a publié le , "Kitab al Fawah'id" en 1991. traduction anglaise in GR. Titbbetts.)

 

 

Nous n'avons pas d'attestation d'utilisation de ces nouvelles méthodes, en France , avant le XVI° siècle.


Dans le Grand routier, une vue de côte montre l'abbaye de Saint-Mathieu en Pen-ar-Bed.

Il fallut attendre les Routiers de Pierre Garcie Ferrande, mort en 1520, pour trouver premiers incunables français consacrés à l'Ars nautica.

 

 

 

La course aux technologies nouvelles

 

Lorsque au XVI° siècle les découvertes  touchèrent les Amériques et le Pacifique,  la carte telle que décrite ci dessus, s’avéra insuffisante.

Elle n’était qu’un plan gradué, incapable de rendre compte exact d'une route suivie sur d’une surface sphérique, de façon satisfaisante et tout particulièrement de rendre compte du chemin parcouru vers l'Est et l'Ouest. Mercator y porta remède.

Les intérêts des villes italiennes, étaient profondément lésés par les importations faites à Bruges,  tant par les Espagnols que les Portugais, de denrées en provenance directe des Terres nouvelles.

Les Italiens diffusèrent, par l’intermédiaire de leurs banques à Lyon, des informations nautiques, que Français et Anglais s’attachèrent à mettre en valeur.

Ce sont les banques de Lyon qui financèrent l'expédition de la Dauphine Verazzano, 1524 1526-27, pour le compte de François 1er , expédition qui découvrit le site de New-York, baptisé Nouvelle-Angoulème.

C'est grâce aux connaissances accumilées dans ces conditions que Jacques Cartier dans la troisième décennie du siècle , (1534-1543) entreprit la colonisation du Canada.

(Comparer la description du golfe du Saint-Laurent  Bmp de Lyon ;  à la Mappemonde de G. Brouscon , HM 46 San Marino Californie toutes deux-ci dessous:

Atlas anonyme de Lyon comparer l’embouchiure du Saint-Laurent à celle de Brouscon  ms HM 46 de Huntington Library, San Marino, ci dessous.

 

C’est aussi par des transfuges Ibériques que des informations nautiques furent fournies à des marins vivant en France et que l’on vit fleurir ce qu’on a appelé l’école  de cartographie de Dieppe et un peu abusivement celle du Conquet.

On a dit que ces auteurs avaient été influencés par l'Atlas anonyme dit Alberto Cantino, qui fut en quelque sorte "piraté" pour le compte du Duc de Ferrare, en 1502, et dont le contenu qui fut diffusé presque immédiatement.

Atlas Cantino @ On voit la ligne rouge de "démarcation" résultant du traité de Tordesillas- 1494- mais dont le placement et surtout celui de son antéméridien s'avéra source de litiges... Sous la ligne de démarcation l'archipel des Açores (Tierra del rey de Portugal)

Cf. Oliveyra ci - après.

 

 

Carte de Nicolas Desliens@ "Ecole de Dieppe". Ici la Démarcation passe par les îles du Cap verd et touche l'Islande...

Ces cartes se ressemblent ; le doute plane sur l’origine soudaine de ce savoir.

Au milieu du XVI° fleurissent des mappemondes montrant des Amériques dont les contours méritent correction et achèvement mais aussi quelque chose qui sous le nom de Grande Jave correspond à Java (alors sous dominion du Portugal) soudé à ce qui semble être l’Australie.

Des navigateurs Dieppois se sont aventurés du Brésil. et à Sumatra (Les frères Parmentier pour le compte de Jean Ango, à bord du Sacre et de la Pensée en 1529-1530)

Pyrard de Laval,  toucha également l'actuelle Indonésie ,  mais  aucune informations nautique précise ne nous est paarvenue de leurs expéditions.

La reprensentation de l'Australie fut entièrement de le fait des Dieppois. Il semble y avoir une relation avec les publications de La Popelinière qui appuyait les propositions de Francisco d'Albaigne, cosmographe de Lucques en Italie, lequel, avec son frère passé au service de la France, proposait d'aller conquérir la terre antarctique.

On ignore la source des nomenclatures de lieux  placés, semble-il sur la cote Nord de  l'Australie . On se souviendra  que plusieurs navires espagnols, construits au Mexique, partis de la côte Pacifique, après Magellan , et cherchant un retour vers l’Europe en contournant les possessions portugaises se sont perdus sur la côte Australienne. Cf. Hervé (R.) Découverte fortuite de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande par des navigateurs portugais et espagnols entre 1521 et 1528.

Jean Alfonse, pilote saintongeois (de nos jours , revendiqué comme l'un des leurs par certains auteurs Portugais ) dit avoir été à "Jave "et que « c’est Terre ferme »  (- pas une île)

Parmi les transfuges ibériques, qui purent s'établir en France , citons Andre Homem (1560-1586) et son homonyme Diego Homem et enfin Bartholomeo Velho pilote mort à Nantes dont le testament énumère une production d'instruments et de dociments nautiques. Cf. Luis de Matos: Les Portugais en France au XVI°siècle p. 22-77.


 Je pense aussi à Fernao da Oliveira, qui apparail à bord d’un navire capturé en 1543 par le Baron de la Garde. Un manuscrit de sa main Ars Nautica, (Bibl . Univ. Leyden VLF 41) non publié  à ce jour, présente une mappemonde avec une Amérique du Sud qui rappelle celle de Brouscon, mais ne montre pas de Grande Jave. Il se pourrait qu'il aité été agent double.

 


 

Carte insérée dans l’Ars Nautica de  Fernao d’Oliveyra  vers 1570  Bibl . Univ. Leyden VLF 41, @

La ligne de partage est indiquée, dans le texte du prologue de F. Oliveyra, à son"Voyage de Magellan racconté par un homme qui fut de sa compagnie" , comme située à 60 lieues à l'Ouest des Açores- au lieu des 370 des îles du Cap Verd, comme fixée par l'accord de Tordesillas (de 1494).

l'incertitude sur l'emplacement précis de cette ligne et à plus forte raison, de l'antéméridien pouvait laisse à penser que les Philippines se trouvaient dans l'hémisphère attribuéà l'Espagne.

L'île des Larons (Guam) est également située plus à l'est d'une quantité équivallente.

voir cette carte

 

 

 

De nouvelles cartes

et

la longitude

 

Malgré leurs imperfections, ces cartes  (on dit parfois cartes plates) ont permis l'exploration des océans. Casa de Contratacion de Séville et la Casa da India à Lisbonne exigèrent la tenue de journaux de bord, par pilotes et capitaines. L'idée, simple était qu'en répétant les routes  soigneusement notées, d'autres  pilotes  pourraieent retrouver les même lieux. Ce n'éatit  n'était pas sans valeur, et malgré  les caprices de la mer et de la météo, cela fonctionna assez bien.

La première correction fut  de prendre compte de la sphéricité de la planète.

On doit à Mercator, vers 1543, un système de projection que l’on reconnaît à ce que, l’échelle des latitudes augment avec la distance à l’équateur.

Ce modèle est destiné à représenter par une ligne droite une route qui coupe tous les méridiens sur un même angle.

Elle permet de joindre Brest à New-york sans changer théoriquement de cap.

 

La seconde fut beaucoup plus ardue.

Si la distance de l’observateur par rapport  à l’équateur, la latitude,  est facile à établir en mesurant la hauteur du pole au dessus de l’horizon, il n’en est pas de même pour la longitude.

Depuis des lustres on savait que l’heure à laquelle on observait une éclipe au Caire, différait de celle à laquelle on la voyait à Séville,
(Cf. Ptolémée, Isidore de Séville).
 La différence d’heure correspond exactement à la différence de longitude, sur le pied d’une heure pour 15 degrés de longitude.

Si des essais de détermination de longitude sur la base d’observation de conjonctions d’astres, furent tentés, en particulier par Amérigo Vespucci, les résultats furent assez décevants.

La précision des tables qui permettaient de prédire les mouvements des planètes, l’imperfection des instruments d’observation, l’approximation des mesures de temps, ne permirent pas de développer cette idée avant que l'industrie ne soit capable,  fin XVIII°siècle de construire des garde-temps  précis et stables..

Force fut donc de naviguer « à l’estime »  en calculant le chemin Est-Ouest, parcouru pour une distance donnée, à un cap donné.

On ajoutait les uns aux autres, les gains en longitude calculés pour chaque segment de route suivie.

On faisait de même pour la latitude. On  pouvait la contrôler  par des observations astronomiques (mesure de l'élévation du soleil au dessus de l'horizon à midi, mesure de la hauteur de l'étoile polaire).

Pour ce qui était de la longitude il fallait se satisfaire de ces calculs.

Les erreurs s’accumulaient.

C’est ainsi que la position des Philippines diffère, en longitude, de plus de vingt degrés, par rapport aux estimes initiales. 

 

National Geographic France mars 2011

Article reprenant mes conclusions (Revue Navigation , de l'Institut Français de Navigation, 1995) concernant cet anneau.


Ce fait bientôt suspecté, conduisit les cours de Madrid et de Lisbonne, après des années d’examen contradictoires des journaux des navires, par la Junta de Badajoz, de figer la répartition des zones d’influence, non plus selon l’accord passé à Tordesillas en 1494, mais selon les occupations réalisées par chacune des deux parties.

C’est cependant par ces procédés imparfaits que furent placées en longitude les destinations des navires ainsi que toutes leurs étapes intermédiaires.

Lorsqu’en 1712, Amédée Frézier se rendit au Chili et observa, à terre, les émersions et coucher des quatre satellites de Jupiter, au moyen avec une lunette de 15 pieds de long, naturellement inutilisable à bord, il constata, grâce aux tables établies à Paris par Cassini,  que sa position  différait d’environ cinq degrés par de celle  résultant  des étimes faites qui en l'occurence  avait fait appel aux « Pietergos »,  cartes usuelles réalisées en Hollande.

L’information se diffusa et troubla les marins.  Au retour du Chili,  Le capitaine du navire à bord duquel voyageait Frezier,  nota ses estimes quotidiennes sur la supposition que la longitude corrigée du Chili, était correcte.  Il  apperçut quelques îles atlantiques  qu'il plaça sur son pietergos.es autres capitaines  fireent de même.  La profession se retrouva  bientôt avec des d’îles  inconnues,   toutes séparées  par environ cinq degrés en longitude, d'îles bien connues  et apperçus aux voyages aller.  Cel sema une confusion durable daans la cartographie

Il fallut attendre Dumont d’Urville pour fair le point sur la position des îles. Plus d'îles doubles.

Ce fut au temps des chronomètres.



Malgré la précision des sextants et des chronomètres, les cartes laissèreent encore une incertitude quant à la position d'îles situées au delà de la vue de terre ferme.

La carte de bassin occidental de la Méditerranée portait dans les années 1955 au droit de l'archipel des Baléares "Cet archipel serait situé 2 miles plus à l'ouest".

 

le GPS a réduit l'incertitude à quelque mètres et maintenant des laser situés dans l'espace cartographient les failles situées sous le niveau de la mer..

 

Un aspect inattendu de la cartographie

Le regime des vents forçait tout navire en retour des Indes tant orientales qu'occidentales à passer en vue de l'archipel des Açores dont les motagnes élevées sont visibles de très loin. Ensuite ne pouvant pascontrôler leur longitude, les navires faisaient route à l'Est , à latitude en observant toutes les nuits la hauteur,  au dessus de l'horizon de l'étoile polaire ou à midi, la hauteur du du soleil. Cette route les amenaient aux abords de Lisbonne et du cap Saint-Vincent.

Pendant le premier quart du XVI° siècle , le conflit entre François 1er et Charle-Quint autorisa la course. De nombreux corsaires français , le plus souvent de conféssion "Réformée" , se mirent en mer et capturèrent les galions tant espagnols que Portugais transitant aux abords des Açores. Ainsi furent obtenus des cartes journaux et matériel de "Ars nautica". Les Anglais prirent le relais des Français et organisèrent une collecte systématique de tout ce qui touchait au commerce des Indes, aux navires et aux nouvelles méthodes de navigation.
Cette collecte est due à Richard Hakluyt, qui constitua une collection de documents dont certains, aujourd'hui perdus ne sont connus que par les copies qu'il en avait tirées.

La Hakluyt Society se consacre depuis plus de cent cinquante années, à la publication de ces documents.

Parmi les oeuvres celébres , le codex de Mendoza, fut pris par un corsaire français, acheté par l'écrivain aventurier, cofondateur de la France-Antarctique  (baie de Rio de Janeiro) qui le revendit à Richard Hakluyt. Le document est conservé auhjourdhui au British-Museun.

Première page du codex aztèque de Mendoza en haut l'autographe d'André Thevet

 

Il a peu été question ici du Connquet

Voyez la page consacrée aux cartographes du Conquet .

parmi les oeuvres collectées par les Anglais, cet almanach de Guillaume Brouscon, n° 1 de la Pepysian Library Bibl. Bodéienne, Oxford, qui porte le nom de F. Drak .

Cet ouvrage a peu être fait partie du butin récupéré lors  de la destruction du Conquet, en 1558, par la flotte anglo-hollandaise commandée par Clinton.

 

 

Enfin il est un aspect différent de la cartographie nautique peu envisagé , celle du coeur:

Les taoulennou.

 

Les Taolennou de Dom Michel le Nobletz, établis au Conquet, comme la carte du Tendre, évoquent un chemin spirituel par lequel le cheminant, passant des cases initiatiques peut, s’il est vraiment un « désirant », parvenir à un état initié suppérieur.

Ce chemin s’appuie sur l’évocation d’objets ou de lieux familiers auxquels sont  attachés  un ou des symboles dont la signification est renforcée par des actions que le désirant doit s’efforcer d’accomplir et des attitudes qu'il s'efforce de soutenir.

Chez DOM Michel Le Nobletz , outre la représentation de maisons, champs costumes contemporains , le monde maritime est représenté par plusieurs cartes dont deux au moins sont inspirées de cartes telles que les réalisaient certains artisans conquétois.

Sur cette carte des "Conseils" Michel Le Nobletz fait figurer des marins qui avec des bêches creusent l’isthme de Panama.


 

 

 

 

 

La carte du Tendre fera à cette même époque- Louis XIV-les joies amoureuses et érotiques de la société "éduquée" selon une interprétation très personnelle de l'histoire romaine par Mle de Scudéry. .

et la carte du Tendre

 

 

Perméabilité des procédés;  ici une carte très en voque de l'île du Conquet contmporaine

l'image fait rêver

 

 

 

 

 

 

 

Dernière mises à jour de la page :  25 juin  2019

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